Zimbabwe : libération de quatre jeunes accusés d’avoir hué Grace Mugabe
Ce 10 novembre, la justice a remis en liberté sous caution quatre jeunes Zimbabwéens accusés d’avoir sapé l’autorité du président Robert Mugabe en huant la Première dame Grace Mugabe lors d’un rassemblement politique.
Les quatre accusés ont été arrêtés pour avoir chanté « Nous détestons ce que vous faites » lors d’une réunion publique à Bulawayo, dans le sud-ouest du Zimbabwe, où Grace Mugabe s’adressait à la foule en présence du président.
Le tribunal a autorisé leur libération contre paiement d’une caution de 50 dollars par personne et leur a interdit d’assister au prochain meeting du chef de l’Etat prévu à Harare, la capitale.
« Je suis persuadé que les accusés sont de bons candidats à la libération sous caution, il n’y a pas de raison convaincante de contester leurs droits », a déclaré le juge Franklin Mkhwananzi.
L’avocat de la défense Tanaka Muganyi s’est réjoui de cette décision. « Le délit n’est pas grave, il n’est passible que d’une amende », a-t-il souligné.
Les quatre accusés, âgés de 24 à 33 ans, sont membres du parti au pouvoir de la Zanu-PF, en proie à des dissensions autour de la succession au président. À 93 ans, Robert Mugabe est le plus vieux chef d’Etat en exercice de la planète.
« Égoïste et malade »
L’incident ce week-end avait mis le président hors de lui. Après l’intervention de son épouse, Robert Mugabe avait pris la parole et accusé son vice-président Emmerson Mnangagwa d’être à l’origine de ces huées.
Lundi 6 novembre, il l’a démis de ses fonctions, au terme d’un bras de fer de plusieurs semaines entre le vice-président et la Première dame.
Cette décision a été interprétée par l’opposition comme une stratégie destinée à laisser le champ libre à Grace Mugabe, 52 ans, pour succéder le moment venu à son mari, à la santé chancelante.
Le président Mugabe dirige d’une main de fer le Zimbabwe depuis l’indépendance de ce pays d’Afrique australe en 1980.
Jeudi 9 novembre, un tribunal d’Harare a ordonné la libération sous caution d’une journaliste américaine, Martha O’Donovan, accusée de tentative de subversion, pour avoir qualifié sur Twitter le président d’« égoïste et malade ».
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