Cameroun anglophone : un quatrième militaire tué par de présumés sécessionnistes

Un militaire camerounais a été égorgé par des sécessionnistes présumés dans la nuit du 9 au 10 novembre dans le sud-ouest du Cameroun. Cette mort porte à quatre le nombre de soldats tués les régions anglophones du pays en moins d’une semaine.

La ville de Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun. © Wikimedia Commons

La ville de Bamenda, dans le nord-ouest du Cameroun. © Wikimedia Commons

Publié le 11 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Dans la nuit du 9 au 10 novembre, un soldat en service au 22e Bataillon d’infanterie motorisée a été tué, « cruellement égorgé par une escouade de terroristes », a affirmé le porte-parole du gouvernement camerounais, Issa Tchiroma Bakary.

L’incident a eu lieu dans la région administrative du Sud-ouest, qui constitue avec la région voisine du Nord-ouest la partie du pays où vit la minorité anglophone, théâtre depuis fin 2016 d’une grave crise socio-politique aux accents sécessionnistes.

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Ce militaire assurait, en même temps que plusieurs de ses camarades, la garde du pont reliant le Cameroun au Nigeria voisin, à hauteur de la localité d’Akwem, non loin de la ville de Mamfe.

La victime a été surprise par ses assassins alors qu’elle s’était éloignée vers un bosquet, a-t-il expliqué. Il s’agit du premier soldat tué dans la région administrative du Sud-ouest, alors que trois autres militaires ont été tués depuis le début de la semaine dans la région du Nord-ouest, toujours en zone anglophone.

Au total, quatre membres des Forces de défense et de sécurité sont tombés sous les balles de terroristes se réclamant du mouvement sécessionniste connu sous le nom de Southern Cameroons Ambazonia Consortium United Front (Scacuf), selon Issa Tchiroma Bakary.

Le porte-parole assure que ces attaques « ont été dûment revendiquées dans un communiqué signé de cette organisation et rendu public ».

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Couvre-feu

Dans un communiqué publié le 9 novembre sur son compte Twitter, Sisiku Ayuk Tabe, président auto-proclamé de « l’Ambazonie  », l’Etat que les séparatistes anglophones disent avoir créé, a pour sa part condamné ces assassinats et a assuré qu’ils avaient été perpétrés par « des individus inconnus du gouvernement intérimaire ambazonien ».

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Selon le porte-parole du gouvernement, six suspects, âgés de 21 à 32 ans, ont été interpellés en possession de munitions de 7,62 mm, au moment où ils s’apprêtaient à franchir la frontière en direction d’un pays voisin, après le meurtre du premier gendarme ce 6 novembre.

Les deux autres gendarmes ont été tués par balle dans la nuit de mardi à mercredi dans des incidents séparés à Bamenda, l’un des épicentres de la crise. L’arme de service de l’un d’entre eux, une kalachnikov, a été emportée avec ses munitions.

Des douilles retrouvées sur place, proviennent d’armes de guerre et ne correspondent à aucun matériel en service dans l’armée camerounaise. Les autorités camerounaises suspectent certains séparatistes de se servir du Nigeria comme base arrière et de s’y approvisionner en armes.

Le gouverneur de la région du Sud-ouest, Bernard Okalia Bilaï, a par ailleurs ordonné la fermeture des armureries », l’obligation de déclaration pour tous les détenteurs d’armes, l’interdiction de vente d’armes et munitions, la suspension de toute activité de chasse avec des armes à feu, ainsi que l’interdiction d’user de ces mêmes armes à feu lors de funérailles ou d’obsèques.

Il a aussi annoncé une interdiction de circuler pour les moto-taxis de 19h à 6h, et demandé aux autorités traditionnelles et chefs de quartiers de procéder au recensement des personnes de passage dans leurs localités ou quartiers.

On ne connaît pas encore la durée de ces mesures. Dans le Nord-ouest, un couvre-feu nocturne a été instauré depuis mercredi jusqu’au 23 novembre.

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