Maroc : la jeune femme qui accuse le chanteur Saad Lamjarred de viol s’exprime sur YouTube
Pour la première fois, la jeune femme raconte publiquement les circonstances de l’agression sexuelle qu’elle aurait subie il y a un an. La date du procès n’a toujours pas été fixée.
Un an après les faits, elle décide de parler. Laura Prioul, jeune française de 21 ans qui avait porté plainte contre le chanteur marocain, Saad Lamjared, pour « viol aggravé », a publié une vidéo sur YouTube où elle raconte les circonstances de son agression, la nuit du 26 octobre 2016, dans un hôtel sur les Champs-Élysées à Paris.
« Je ne voulais pas parler avant parce que j’avais peur. Je ne voulais pas créer le buzz sur cette affaire où je me suis sentie salie », commence-t-elle par dire dans cette vidéo postée le dimanche 12 novembre et qui a été vue déjà plus de 332 000 fois.
Des photos de marques de violence
La voix étranglée par l’émotion, elle raconte un début de soirée « sympathique » avec le chanteur et ses amis avant d’atterrir dans sa chambre d’hôtel où il l’a frappée et ensuite violée deux fois. La vidéo est ponctuée de photos prises cette soirée-là qui montrent les marques de violence.
Pour rappel, ce 26 octobre 2016, alors qu’il s’apprête à donner un concert au Palais des congrès de Paris, le chanteur marocain est interpellé à son hôtel des Champs-Élysées et mis en garde à vue. Une jeune Française – son identité n’avait pas été révélée à l’époque – accuse la pop star de viol et de séquestration.
À la Cour d’appel de Paris, le récit de la plaignante est jugé « crédible », et le chanteur est placé en détention provisoire à Fleury-Mérogis, en région parisienne.
Libération provisoire
L’arrestation de Lamjarred avait provoqué un tollé chez ses fans au Maroc et dans les pays du Golfe, où il bénéficie d’une très large popularité.
Après plusieurs appels introduits par son avocat, Éric Dupond-Moretti – qui assure aussi la défense du palais marocain contre les deux journalistes français mis en examen, accusés de chantage à l’égard de Mohammed VI -, le jeune chanteur a pu obtenir sa libération provisoire le 13 avril. Mais la justice française lui a demandé de ne pas quitter le territoire dans l’attente de son jugement.
Appel à l’aide
« On a tout dit sur moi : que j’étais une escort-girl, une dealeuse de drogue, une aguicheuse… Tout cela est faux », se plaint la jeune fille qui dit s’être retranchée dans le silence par « crainte pour sa sécurité » et parce qu’elle était traumatisée.
Elle achève son récit en demandant à toutes les filles qui auraient été agressées sexuellement par le chanteur de la contacter par mail afin de renforcer sa plainte. « Écoutez-moi bien, je n’accepterai jamais d’argent pour retirer ma plainte. Je veux que cette personne finisse derrière les barreaux pour tout le mal qu’elle m’a fait et qu’elle a fait à d’autres filles », poursuit-elle.
Pour le moment, l’instruction de cette affaire de viol suit son cours. Aucune date n’a été arrêtée pour l’ouverture de ce procès qui promet des rebondissements.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?