Algérie : un fixeur sera jugé pour « intelligence avec une puissance étrangère »

Un fixeur algérien, accusé d’avoir livré des documents confidentiels à des diplomates étrangers, a été renvoyé devant la justice algérienne pour « intelligence avec une puissance étrangère », crime passible de la prison à vie, a annoncé lundi Reporters sans Frontières (RSF).

Saïd Chitour, fixeur et collaborateur régulier de médias internationaux, dont BBC et Washington Post, est poursuivi en Algérie pour « intelligence avec l’ennemi ». © DR / RSF

Saïd Chitour, fixeur et collaborateur régulier de médias internationaux, dont BBC et Washington Post, est poursuivi en Algérie pour « intelligence avec l’ennemi ». © DR / RSF

Publié le 14 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« La chambre d’accusation (…) à Alger a renvoyé l’affaire devant le tribunal criminel (…) et a maintenu les chefs d’accusation extrêmement lourds pesant contre le fixeur« , a indiqué l’organisation de défense de la liberté de la presse RSF dans un communiqué publié lundi 13 novembre. Saïd Chitour, fixeur et collaborateur de médias anglophones dont la BBC et le Washington Post, a été arrêté le 5 juin à l’aéroport d’Alger par les services de renseignement et placé ensuite en détention provisoire par un juge.

Passible de la prison à vie

Il a été inculpé d’infraction à l’article 65 du code pénal qui punit de la réclusion à perpétuité « quiconque, dans l’intention de les livrer à une puissance étrangère, rassemble des renseignements, objets, documents ou procédés, dont la réunion et l’exploitation sont de nature à nuire à la défense nationale ou à l’économie nationale », avait indiqué en septembre à l’AFP son avocat, Khaled Bourayou.

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« RSF est choqué d’apprendre le renvoi de l’affaire devant le tribunal et le maintien du chef d’accusation qui pourrait amener Chitour à passer le reste de sa vie en prison », ajoute l’organisation, demandant la libération de Saïd Chitour qui est diabétique et a perdu « depuis le début de sa détention plus de 20 kilos ».

En juin, l’organisation avait déjà déploré le « harcèlement » et « les menaces » à l’encontre des journalistes en Algérie, qui figure à la 134e place (sur 180) au classement mondial 2017 de la liberté de la presse établi par l’organisation.

Bouteflika pour une presse « au service des intérêts de la patrie »

Quelques mois plus tard, le président algérien Abdelaziz Bouteflika avait opposé à RSF une autre vision de la liberté de la presse, en demandant aux médias de se mettre « au service des intérêts suprêmes de la patrie ».

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« J’exhorte la famille de la presse algérienne à être au service des intérêts suprêmes de notre patrie en contribuant à l’éclaircissement des faits, en émettant des critiques objectives », avait-t-il indiqué dans un communiqué rapporté par l’agence APS publié à l’occasion de la journée nationale, célébrée depuis 2013 le 22 octobre sur décision d’Abdelaziz Bouteflika.

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