RDC : la Monusco met en garde Kinshasa avant les manifestations de ce mercredi

À la veille des manifestations annoncées sur toute la RDC pour protester contre le calendrier électoral, les Nations unies ont mis en garde mardi Kinshasa contre une éventuelle répression des manifestants. Au même moment, à Lubumbashi, dans le sud du pays, l’opposition dénonce déjà les « intimidations ».

Des policiers à Kinshasa, en mai 2017, lors des évasions massives de la prison centrale. © John Bompengo/AP/SIPA

Des policiers à Kinshasa, en mai 2017, lors des évasions massives de la prison centrale. © John Bompengo/AP/SIPA

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Publié le 14 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

« Des policiers et des militaires à bord de quatre jeeps ont encerclé ma résidence vers 13 heures [locales] alors que j’avais réuni des cadres du Rassemblement pour préparer les manifestations de ce 15 novembre. » Au bout de fil Antoine Gabriel Kyungu wa Kumwanza, leader de la principale plateforme de l’opposition congolaise dans l’ex-Katanga, reste « serein » malgré cette énième « intimidation du régime en place » à son encontre.

« Le pouvoir a peur que je rentre en contact avec la population, explique à Jeune Afrique ce vieux briscard de la politique congolaise et ancien président de l’Assemblée provinciale de l’ex-Katanga. Depuis des mois, les forces de l’ordre restreignent mes mouvements et m’empêchent même d’aller à l’église. »

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Pas question pour autant d’abdiquer. « Le 15 novembre, le peuple va manifester pacifiquement, sans casse ni brutalité aucune », maintient celui qu’on appelle affectueusement « baba » (père, en swahili) dans la partie méridionale du pays.

En attendant, la réunion du Rassemblement à Kashamata, dans la banlieue lushoise, réputée être le QG du président congolais Joseph Kabila à Lubumbashi, a été interrompue par les forces de l’ordre. « J’ai été exfiltré de chez moi par les Casques bleus », soutient l’opposant Kyungu wa Kumwanza.

« Il n’y a pas eu d’opération d’exfiltration à proprement parler. Notre seule présence a suffi à calmer les esprits », indique à Jeune Afrique au sein de la  Monusco.

La Monusco prête à rapporter d’éventuelles violations

Dans un communiqué publié à Kinshasa ce mardi, Maman Sidikou, patron de la mission onusienne en RDC, met toutefois en garde les autorités congolaises contre une éventuelle répression des manifestations prévues le 15 novembre sur toute l’étendue de la RDC.

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« Il est important que toutes les voix puissent s’exprimer dans le calme et de façon pacifique. Conformément à son mandat, la Monusco se réserve le droit d’observer les événements et de rapporter d’éventuelles violations des droits de l’homme », écrit-il.

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« La Mission exhorte ainsi les autorités congolaises à respecter les libertés fondamentales telles que stipulées dans la Constitution congolaise, dont la liberté de réunion et de manifestation », ajoute le texte, appelant les autorités à s’abstenir de tout recours à la violence, comme ce fut le cas il y a un mois à Goma, lors de la lourde répression des manifestations qui avaient alors fait plusieurs morts.

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