Proche-Orient : Israël lance une opération commando à Gaza

Israël a dépêché pour la première fois un commando de marine dans la bande de Gaza et s’apprêtait à intensifier ses bombardements après avoir appelé les habitants du nord de l’enclave à évacuer, malgré de multiples appels au cessez-le-feu.

Des soldats israéliens déployés le 12 juillet 2014 le long de la frontière de la Bande de Gaza. © AFP

Des soldats israéliens déployés le 12 juillet 2014 le long de la frontière de la Bande de Gaza. © AFP

Publié le 13 juillet 2014 Lecture : 3 minutes.

Dimanche à l’aube, ce commando a débarqué sur une plage de Gaza pour frapper un site de lancement de roquettes. "La mission a été menée à bien", a annoncé un porte-parole militaire, précisant que quatre soldats avaient été légèrement blessés dans des échanges de tirs.

La branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a confirmé dans un communiqué des "échanges de feu nourris" avec "des soldats de la marine sioniste" qui tentaient de pénétrer dans le nord-ouest de l’enclave.

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Il s’agit de la première incursion terrestre israélienne dans le territoire palestinien depuis le lancement mardi de l’offensive visant à détruire les capacités de tir du Hamas.

Appels à évacuer

L’armée israélienne a appelé dimanche, par voie de tracts, les habitants du nord de la bande de Gaza à évacuer "immédiatement" leurs maisons d’ici à midi (09H00 GMT) en prévision de bombardements massifs dans ce secteur.

"Nous avons l’intention d’attaquer les infrastructures terroristes. L’opération sera brève. Ceux qui ne respecteront pas les instructions mettront en danger leur vie et celle de leur famille", a prévenu l’armée.

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Les dirigeants israéliens ont multiplié ces derniers jours les menaces d’une opération terrestre de grande envergure, tout en continuant à pilonner la bande de Gaza par air et par mer.

L’armée a rappelé 40.000 réservistes pour remplacer des soldats du contingent déployés sur d’autres fronts afin de disposer de renforts à proximité de la bande de Gaza. Des cohortes de chars et de pièces d’artilleries ont également été ostensiblement déployés près de l’enclave palestinienne.

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Dans la nuit de samedi à dimanche, Israël a mené une vingtaine de frappes, portant à 1.329 le nombre d’attaques depuis le début de l’opération, selon le porte-parole militaire.

Dimanche à l’aube, un adolescent palestinien de 14 ans et une femme de 44 ans ont été tués par ces raids, selon le porte-parole des services de secours palestiniens, Achraf al-Qoudra.

Samedi a été la journée la plus sanglante de la semaine avec un bilan de 56 morts, parmi lesquels deux neveux du dirigeant du Hamas à Gaza Ismaïl Haniyeh, mais aussi des femmes, dont deux lourdement handicapées déchiquetées dans leur foyer d’accueil, et des enfants parfois très jeunes.

Au total, les tirs israéliens ont fait 165 morts et plus de 1.000 blessés depuis mardi, selon les secours. D’après un bilan samedi après-midi du bureau de l’ONU chargé des Affaires humanitaires, 70% des victimes sont des civils, et 21% des mineurs.

Parallèlement, Israël recensé 53 tirs de roquettes samedi vers son territoire, ce qui porte à 800 le nombre de tirs depuis la bande de Gaza — dont 127 interceptés par la défense antimissile. Ces tirs ont fait une dizaine de blessés mais aucun mort.

L’ONU réclame un cessez-le-feu

Ce conflit est le plus meurtrier depuis l’offensive de novembre 2012, qui visait déjà à faire cesser les tirs de roquettes de Gaza: 177 Palestiniens et six Israéliens avaient été tués en une semaine. Israël avait alors déjà multiplié les menaces et les préparatifs en vue d’une offensive terrestre, mais n’y avait pas donné suite.

Samedi soir, le Hamas a tiré des salves de roquettes en direction de Tel-Aviv, Jérusalem et la Cisjordanie, où trois projectiles se sont abattus. Et deux roquettes tirées du Liban sont tombées sur le nord d’Israël, selon l’armée qui dit avoir riposté. Aucun mort n’a été recensé de part et d’autre.

La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après l’enlèvement en juin et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l’assassinat d’un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.

Sur le front diplomatique, les ministres britannique, américain, français et allemand des Affaires étrangères doivent évoquer dimanche la question d’un cessez-le-feu, en marge d’une réunion sur le nucléaire iranien à Vienne.

Le Conseil de sécurité de l’ONU a de nouveau appelé samedi Israël et le Hamas à mettre un terme aux hostilités et à respecter le droit international, en particulier "sur la protection des civils".

Une réunion ministérielle de la Ligue arabe est prévue lundi au Caire pour discuter de la détérioration de la situation à Gaza. Mais vendredi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a martelé que son pays ne cèderait à "aucune pression internationale", bien que le président américain Barack Obama ait proposé sa médiation.
 

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