Côte d’Ivoire : l’Assemblée vote un accord de défense avec la France

Les députés ivoiriens ont voté à l’unanimité le nouvel accord de partenariat de défense avec la France, qui exclut toute nouvelle intervention militaire française en Côte d’Ivoire, a-t-on appris vendredi auprès de l’Assemblée nationale.

Alassane Ouattara et le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à Abidjan le 9 mai.

Alassane Ouattara et le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, à Abidjan le 9 mai.

Publié le 12 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Le parlement ivoirien avait adopté, il y a une semaine, en commission cet accord avec l’ancienne puissance coloniale, dont l’armée joua un rôle décisif dans le renversement de l’ex-président Laurent Gbagbo en 2011.

Le nouveau texte de loi met l’accent sur la "mise à disposition" de l’armée ivoirienne de "ressources nécessaires" pour faire face "aussi bien à une agression extérieure qu’à une crise interne" sans "recourir à l’armée française".

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"Renseignement, équipement, entrainement des forces, soutien logistique et formation" constitueront les nouvelles missions assignées aux forces française dans ce cadre.

Le traité de "partenariat de défense", signé en janvier 2012 par le président ivoirien Alassane Ouattara et l’ex-chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy, met fin à un accord dit "d’assistance militaire technique" datant de 1961, un an après l’indépendance ivoirienne.

Le texte, conclu pour une durée de cinq ans, est renouvelable par tacite reconduction pour de nouvelles périodes de cinq ans. Chaque partie peut dénoncer ce traité, déjà ratifié par la France.

La loi, votée vendredi à l’unanimité des 197 députés, autorise le président Ouattara à ratifier le traité.

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Le Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), a la majorité absolue à l’Assemblée, avec quelque 140 députés, et dispose avec ses alliés de la quasi-totalité des sièges, après le boycottage de précédentes législatives par le parti de l’ex-président Gbagbo.

L’accord avait été qualifié d’"inopportun" début juillet par Amani N’Guessan, ancien ministre de la Défense et cadre du Front populaire ivoirien (FPI), le parti créé par M. Gbagbo.
"Il n’appartient pas à la France de penser ni le format, ni l’organisation de notre armée", avait-il déclaré à l’AFP, dénonçant les agissements de l’armée française qui a "soutenu la rébellion proche de l’actuel président, dans son projet de déstabilisation du (précédent) régime".

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Dans le cadre de l’"opération Licorne", l’armée française s’était déployée en Côte d’Ivoire dès le début de la crise politico-militaire en septembre 2002, qui dura dix ans. L’ancien pouvoir l’a accusée en mars 2011 d’être une "armée d’occupation".

La Côte d’Ivoire a retrouvé le calme trois ans après les violences postélectorales, qui ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois. Laurent Gbagbo, emprisonné à La Haye, est poursuivi pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale.
 

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