Innovation africaine : des solutions locales pour un objectif global
Pour le fondateur de l’African Innovation Foundation, les innovateurs africains qui s’emploient déjà à répondre aux défis du continent ne doivent pas hésiter à se tourner vers l’international pour exporter leurs solutions.
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Jean-Claude Bastos de Morais
Fondateur suisso-angolais de l’African Innovation Foundation. Basée à Zurich, l’AIF a été créée en 2009 afin de soutenir l’esprit d’innovation sur le continent
Publié le 16 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.
Pour que l’Afrique atteigne une croissance économique durable et atténue la pauvreté, il est nécessaire de s’attaquer au déficit de sa balance commerciale. Le continent continue d’importer des produits alimentaires et des vêtements de base, alors qu’elle aurait la capacité non seulement de se maintenir, mais aussi d’exporter ce qu’elle produit.
Le continent regorge d’entrepreneurs et d’innovateurs qui se sont engagés à trouver de nouvelles solutions pour relever les défis les plus complexes de la région – mais ont-ils les moyens d’aller plus loin, sur les marchés internationaux ?
La sécurité alimentaire est un des problèmes les plus urgents à résoudre sur le continent. Aujourd’hui, alors que l’agriculture est le principal employeur du continent et l’une de ses industries à la croissance la plus rapide, seulement 5 % des céréales importées en Afrique proviennent des pays africains voisins.
Des larves de mouches pour une alimentation animale plus écologique
Au cours des dernières années, les innovateurs africains ont contribué à la production agricole dans la région grâce au développement de nouvelles techniques et de nouveaux engrais. L’un des lauréats de l’édition 2013 du Prix de l’innovation pour l’Afrique (IPA) – un programme emblématique de l’African Innovation Foundation – a ainsi inventé « l’Agriprotéine », une méthode qui utilise des déchets et des larves de mouches pour produire une alimentation animale naturelle plus écologique, plus élevé en valeur nutritive et plus rentable pour les agriculteurs africains.
Ses concepteurs ont réussi à lever plus de 11 millions de dollars (9,4 millions d’euros) en un an, et un montant supplémentaire de 17,5 millions de dollars en 2016, ce qui leur a permis de concrétiser leur projet en fondant des entreprises d’élevage d’insectes. Ils ont également construit deux fermes de mouches commerciales à grande échelle.
Le continent ne peut pas se permettre de continuer à importer ses produits
Un autre gagnant, Alex Mwaura Muriu, du Kenya, a développé le « Farm Capital Africa », un modèle de financement des agro-entreprises par partage des risques : les investisseurs recevant une partie des bénéfices de l’agriculture en échange de leur participation. Cette initiative identifie, analyse et sélectionne de petits exploitants et les aide à concevoir des plans agricoles pour attirer les investisseurs potentiels qui réalisent des bénéfices au fil du temps.
Nombre d’entreprises africaines innovantes ont réussi à développer des solutions africaines aux défis africains. Il est temps pour elles d’ouvrir de nouvelles opportunités de collaboration avec des entreprises étrangères, des investisseurs et des entreprises africaines ambitieuses, afin d’évoluer et d’exporter à l’échelle mondiale. Le continent ne peut pas se permettre de continuer à importer ses produits alors qu’il présente la plus forte croissance du capital humain au monde.
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