Sida : six choses à savoir sur l’évolution de l’épidémie en 2013
L’Onusida a publié son rapport sur l’épidémie du sida dans le monde. Si les chiffres sont encourageants, il reste du chemin à parcourir pour l’endiguer définitivement. Voici six choses à retenir de ce bilan.
1. Des chiffres en baisse constante depuis le pic de 2005 …
Les chiffres annoncés mercredi 16 juillet par l’Onusida, le programme commun des nations unies sur le VIH/sida, dans son rapport annuel, montrent que la lutte contre la maladie est en bonne voie. En baisse constante depuis le pic de l’épidémie en 2005 – où 2,5 millions de personnes ont pedu la vie -, la mortalité du sida à encore diminué en 2012. Un recul de 35% sur neuf ans.
2. … Mais une mortalité en augmentation en Afrique du Nord et au Moyen-Orient
En Afrique du Sud, le pays le plus touché, les décès liés au virus ont baissé de 51% entre 2009 et 2013. Si les chiffres de la mortalité due à la maladie baissent globalement, ils ont cependant augmenté de 66% en Afrique du Nord et au Moyen-Orient sur la période allant de 2005 à 2013. Dans cette région, qui compte le moins de personnes atteintes, la progression du virus est impressionnante.
Le rapport met en lumière "le manque de sensibilisation face aux risques, et d’accès aux moyens de protection dans ces pays" et l’ostracisation des malades, souvent issus de populations à risques (travailleurs du sexe, consommateurs de drogues en intraveineuses, homosexuels)."Par peur des lois répressives à leur encontre", ils ne se dépistent pas et ne se soignent pas.
3. L’Afrique subsaharienne toujours la plus touchée
L’Afrique subsaharienne paie toujours un lourd tribut à l’épidémie. Si elle a vu le taux de mortalité lié au Sida chuter de 39% entre 2005 et 2013, 74% des personnes décédées de la maladie en 2013 en étaient originaires.
>>Lire aussi: Sur le sida, "l’Afrique est en train de se prendre en main"
Le Nigeria et l’Afrique du Sud sont les pays les plus touchés, ils représentent respectivement 14% et 13% des morts causées par le virus dans le monde. Et les jeunes femmes originaires de la zone sont les plus vulnérables face aux nouvelles infections au VIH : elles sont majoritaires dans la tranche des 15-24 ans, mais aussi chez les 25-49 ans et les plus de 50 ans.
Dix pays de la région – l’Éthiopie, le Kenya, le Malawi, le Mozambique, le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Ouganda, la Tanzanie la Zambie et le Zimbabwe – comptabilisent 81% des personnes atteintes dans le monde.
4. Une baisse mondiale des nouvelles contaminations
Les nouvelles infections au VIH (Virus d’immunodéficience humain) ont légèrement diminué. Elles passent de 2,2 millions en 2012 à 2,1 millions en 2013. Depuis 2001, cette baisse est de l’ordre de -38%.
5. Seulement 38% des malades traités
L’accès aux traitements reste problématique, seuls 38% des malades en profitent. La situation est encore plus inquiétante pour les enfants : 76% ne reçoivent pas de médicaments antirétroviraux.
>>Lire aussi: MSF dénonce le coût de nouveaux antirétroviraux brevetés
L’organisation souligne dans son rapport que depuis 1995, l’accès aux traitements antirétroviraux a évité la mort de 7,6 millions de personnes à travers le monde, dont presque cinq millions en Afrique subsaharienne. Néanmoins, 22 millions de personnes n’ont toujours pas accès à ces médicaments. Plus inquiétant, le rapport précise que 52% des personnes séropositives dans le monde ne sont pas dépistées.
6. Financement : bien mais peut mieux faire
L’Onusida se dit satisfaite de l’augmentation des ressources financières allouées à la lutte contre la maladie : 19,1 milliards de dollars étaient disponibles en 2013 contre seulement 4,6 milliards en 2003. Mieux, mais pas suffisant. L’organisation estime avoir besoin d’une somme comprise entre 22 et 24 milliards de dollars annuels pour apporter une réponse efficace pour endiguer l’épidémie.
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