Pour Édouard Philippe, « les PME françaises sont encore trop peu présentes sur le marché marocain »

Les échanges économiques entre les deux pays, la signature d’accords dans les domaines portuaire ou numérique, ou encore la future école des Arts et métiers à Zenata étaient au menu de ce deuxième jour de visite du Premier ministre français dans le Royaume chérifien.

Le Premier ministre français Édouard Philippe et son homologue marocain Saad-Eddine El Othmani, le 16 novembre à Rabat. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Le Premier ministre français Édouard Philippe et son homologue marocain Saad-Eddine El Othmani, le 16 novembre à Rabat. © Mosa’ab Elshamy/AP/SIPA

Publié le 16 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Ce deuxième jour de visite du Premier ministre français a été marqué d’une forte empreinte économique. Après le dépôt d’une gerbe au mausolée Mohammed V, le premier ministre s’est rendu, en compagnie de son homologue Saadeddine el Othmani, à Skhirat, pour l’inauguration du forum économique Maroc-France.

Édouard Philippe s’est également entretenu avec des entrepreneurs français désireux d’investir dans le pays, à l’image de Fabien Kelbert, directeur général pour l’Europe et l’Afrique de Rivulis, société de 120 salariés basée à Toulouse, qui exporte des goutte-à-goutte sur le marché marocain et ailleurs en Afrique depuis plusieurs années et prévoit l’ouverture d’une filiale au Maroc en 2018. « J’ai apprécié son approche : il met l’accent sur la modestie au lieu d’aborder un marché en position dominante, rien n’est acquis. Il a aussi cette conviction qu’une entreprise doit d’abord être forte en France pour exporter », confie ce dernier.

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Six projets marocains développés en France, créant 220 emplois

Lors de son adresse aux entrepreneurs marocains et français Édouard Philippe a affirmé croire beaucoup « à la capacité des entreprises françaises à conquérir les marchés en Afrique et à se développer à partir de la plate-forme Maroc ».

Le Premier ministre français a insisté sur l’appui aux PME  et souhaité que la relation franco-marocaine puisse s’ouvrir au-delà des grands groupes, dont l’activité est déjà intense : « Les PME françaises sont encore trop peu présentes sur le marché marocain », a-t-il déclaré, avant d’encourager les grandes entreprises à faire venir les sous-traitants dans leur sillage, pour favoriser l’émergence de nouveaux acteurs.

Dans l’autre sens, les échanges sont plus timides, mais en 2016, six projets marocains ont été développés en France, créant 220 emplois. Mohamed Fikrat, PDG de l’entreprise agroalimentaire Cosumar, se dit  intéressé par un co-investissement : « Nous avons tous les ingrédients pour réussir un triangle trois fois gagnant : en France, au Maroc et en Afrique. Il y a un grand potentiel économique, bien sûr, mais social aussi. Dans 95 % des pays africains, le secteur agricole est numéro 1. Par ailleurs 10 millions de jeunes arrivent chaque année sur le marché, c’est un enjeu très important. »

Une vingtaine d’accords paraphés

Une vingtaine d’accords ont ensuite été paraphés à l’occasion de la 13e rencontre de haut-niveau, dans différents domaines. L’économie se taille la part du lion, avec des accords dans les domaines portuaire, de l’économie numérique, de la coopération décentralisée. L’AFD poursuit aussi son engagement dans les infrastructures : énergies renouvelables avec Noor Midelt – projet auquel elle a octroyé un prêt de 150 millions d’euros -, extension du réseau des tramways de Casablanca et de Rabat, accès à l’eau pour les populations rurales du nord du Maroc (à Al Hoceima, Nador, Taounate…).

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Avec le projet d’une école supérieure des Arts et métiers à Zenata – autre accord signé ce 16 novembre -, le Maroc comptera six campus de grandes écoles françaises. La délégation a conclu sa vite au campus de l’Essec Afrique-Atlantique. Ouvert en avril 2017, ce 3e campus de l’école de commerce compte accueillir à terme 480 étudiants , dont 20 % originaires d’Afrique subsaharienne.

Édouard Philippe, enthousiasmé par la diversité des profils des étudiants, leur a lancé : « Vous avez la possibilité de changer le monde. C’est quand même le pied, non ? »

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