Sommet UA-UE : un partenariat d’égal à égal
Le Sommet UA-UE ne sera pas un rendez-vous comme les autres. A l’approche de l’événement, Federica Mogherini et Neven Mimica, Commissaire européen pour la Coopération internationale et le Développement, ont cosigné cette tribune.
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Federica Mogherini
Haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et Vice-présidente de la Commission européenne.
Publié le 27 novembre 2017 Lecture : 3 minutes.
Sommet UA-UE : une nouvelle ère ?
Le « sommet UA-UE », premier du nom mais cinquième du genre, s’est tenu les 29 et 30 novembre à Abidjan. Retour sur les enjeux, les débats et les principales déclarations et décisions.
Pour la première fois, les deux Unions se rencontrent pour définir des objectifs communs et des réponses conjointes. Pour la première fois également, le sommet place la jeunesse, nos jeunesses, au cœur de nos discussions. Et ce ne sera pas seulement un slogan. Depuis plusieurs mois, des représentants de la jeunesse africaine et européenne travaillent ensemble pour identifier des propositions concrètes qui seront soumises aux chefs d’État et de gouvernement à Abidjan.
L’Afrique est le continent le plus jeune de la planète : la moitié de sa population est aujourd’hui âgée de moins de vingt ans. La seule façon de relever ses défis est de libérer cet immense potentiel et de commencer à donner une place à la nouvelle génération, à ses idées et à son énergie.
Certains voient dans cette jeunesse une menace. Nous la voyons comme un moteur et un espoir pour nos deux continents. Donner à ces jeunes une éducation de qualité, une voix, un emploi décent, un environnement propre et sûr, en un mot, les faire devenir acteurs du développement de leurs pays, tel est l’enjeu de ce sommet.
Coordination constante entre l’UA et l’UE
Seuls 14 kilomètres séparent l’Europe et l’Afrique. Et, comme pour tous les voisins, ce qui se passe chez l’un a des répercussions sur l’autre. Que l’on pense à la création d’emplois, à la lutte contre le changement climatique, à une gestion régulée des migrations ou à la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, la clé du succès repose sur notre partenariat. Un partenariat d’égal à égal, dégagé de la relation donateur-récipiendaire désormais dépassée.
Parce que personne ne comprend mieux les problèmes de l’Afrique que les Africains, le seul moyen efficace de travailler pour l’Afrique est de travailler avec l’Afrique, ensemble. Et cela nécessite que les deux continents assument leurs responsabilités, conscients de leurs intérêts communs.
Ce changement d’état d’esprit s’est consolidé ces dernières années. Tant lors des négociations sur l’accord de Paris que lors de celles sur l’adoption des Objectifs de développement durable, l’Europe et l’Afrique ont défendu des positions communes qui ont grandement participé au succès de ces deux processus.
Nous venons de lancer un plan européen d’investissement extérieur visant à mobiliser pas moins de 44 milliards d’euros.
En septembre, à New York, nous avons décidé d’établir une coordination constante entre l’UA, l’UE et les Nations unies, afin de contribuer davantage à établir l’agenda mondial.
C’est dans cet esprit de partenariat que l’Europe a proposé des instruments innovants pour faire face aux nouveaux défis. Nous venons de lancer un plan européen d’investissement extérieur visant à mobiliser pas moins de 44 milliards d’euros. Nous voulons encourager des investissements privés européens qui répondent aux objectifs de croissance durable définis par nos partenaires africains, notamment dans les zones les plus fragiles du continent.
L’Europe s’investit en Afrique
Dans le domaine de la sécurité, l’UE a été la première à soutenir l’initiative de coopération régionale des pays du G5 Sahel, allouant 50 millions d’euros pour la création de leur force militaire conjointe contre le terrorisme et la criminalité internationale.
Enfin, le fonds fiduciaire pour les migrations supporte, depuis deux ans, des projets visant à s’attaquer aux racines de l’instabilité et de la migration irrégulière en Afrique.
Les 29 et 30 novembre prochains, soyons à la hauteur des attentes de notre jeunesse, en vrais partenaires.
Nous voulons maintenant aller plus loin et préparer le futur. Les chiffres montrent que la population active en Afrique devrait augmenter de 70 % dans les vingt prochaines années.
Le sommet doit donc permettre d’apporter des réponses concrètes en matière d’investissement dans l’éducation, les technologies, l’environnement, la gouvernance, la paix et la sécurité, pour garantir un développement juste, inclusif et durable.
Les 29 et 30 novembre prochains, soyons à la hauteur des attentes de notre jeunesse, en vrais partenaires.
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