Annick Girardin: « L’objectif du fonds Bêkou, c’est de ne pas perdre de temps »

À l’instigation de la France et sous l’égide de la Commission européenne, un fonds multibailleurs à destination de la Centrafrique va voir le jour le 15 juillet. Objectif : aider Bangui à financer des projets ambitieux.

Annick Girardin, le 9 juillet à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

Annick Girardin, le 9 juillet à Paris. © Vincent Fournier/J.A.

Publié le 13 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

De retour de New York où elle était allée assister à un forum politique sur le développement durable, Annick Girardin, la secrétaire d’État française au Développement et à la Francophonie, a reçu Jeune Afrique dans les locaux du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, à Paris, pour évoquer la création de Bêkou (« espoir », en sango), un fonds multibailleurs pour la Centrafrique, qui sera lancé le 15 juillet, à Florence (Italie).

Sa mise de départ devrait dépasser 50 millions d’euros, dont 39 millions versés par la Commission européenne (qui s’ajoutent aux autres aides, humanitaires et budgétaires, déjà annoncées pour la Centrafrique). La France et l’Allemagne participent à hauteur de 5 millions chacun. Et les Pays-Bas contribueront également, comme d’autres – pas forcément européens.

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Si Paris est à l’initiative de ce fonds, c’est la Commission de Bruxelles qui en assurera le portage financier.

Jeune Afrique : Comment est née l’idée du fonds ?

Annick Girardin : L’idée d’un fonds multibailleurs vient de l’Agence française de développement (AFD). Très vite, le projet s’est étendu à l’Europe, et en particulier à l’Allemagne. D’autres pays européens ou non-européens ont déjà annoncé leur volonté d’y prendre part et les organisations internationales peuvent également y contribuer. Je signerai ce dispositif le 15 juillet à Florence (Italie), avec Gerd Müller, le ministre allemand, la Hollandaise Lilanne Ploumen, Florence Limbio la ministre centrafricaine de l’Économie et Andris Piebalgs, le commissaire européen au Développement.

Quelles actions ce fonds financera-t-il ?

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Dans l’immédiat, probablement des projets nécessitant beaucoup de main d’œuvre, afin de relancer l’économie, d’offrir des emplois et d’aider à reconstruire les infrastructures. Dans un second temps, le fonds financera  des projets d’accès aux services de base menés soit par l’Union européenne, soit par des agences de développement, à travers notamment des ONG internationales ou centrafricaines. Un comité de gestion sélectionnera ces petits projets, vraisemblablement dans le domaine agricole ou celui de la démocratie.

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Quand les actions de ce fonds seront-elles mises en œuvre ?

Ne pas perdre de temps, c’est l’idée de ce fonds. J’espère me déplacer en RCA dès le mois de septembre, soit avec un représentant de la Commission européenne, soit avec mon homologue allemand. Les appels à propositions seront lancés également dès la rentrée. Le décaissement et les interventions devraient intervenir deux ou trois mois après.

Quels mécanismes de suivi et de coordination avez-vous mis en place pour vous assurer de la bonne gestion de ce fonds et pour éviter qu’il ne fasse doublon avec d’autres aides financières ?

L’évolution des décaissements et des projets sera rendue publique sur un site internet. Par ailleurs, les bailleurs et les autorités centrafricaines siègeront dans le Conseil d’administration. Enfin, en plus de sa participation à ce fonds Bêkou et de sa contribution à hauteur de 20 % au Fonds européen de développement, la France poursuivra sa coopération bilatérale avec la RCA. En 2014, sa contribution sera au total de 35 millions d’euros.

Propos recueillis par Emmanuel de Solère Stintzy

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