Afrique du Sud : Eugene de Kock, assassin du régime d’apartheid, reste en prison

Les autorités sud-africaines ont refusée jeudi la demande de mise en liberté conditionnelle d’Eugene de Kock, un colonel de police responsable d’enlèvements, de torture et d’assassinats d’opposants sous le régime d’apartheid.

Le colonel sud-africain de la police de l’apartheid Eugene de Kock, le 21 juillet 1998 à Pretoria. © AFP

Le colonel sud-africain de la police de l’apartheid Eugene de Kock, le 21 juillet 1998 à Pretoria. © AFP

Publié le 10 juillet 2014 Lecture : 1 minute.

C’est Michael Masutha, le ministre sud-africain de la Justice et des Affaires pénitentiaires, qui a annoncé jeudi 10 juillet, lors d’une conférence de presse à Pretoria, le maintien en détention d’Eugene de Kock. "Aucune des familles des victimes n’a été consultée. (…) Je n’ai pas approuvé la libération conditionnelle à ce stade, mais j’ai décidé qu’un dossier plus approfondi serait transmis dans les 12 mois pour que la demande puisse être à nouveau examinée", a déclaré le ministre à propos du colonel de police auteur d’enlèvements, de torture et d’assassinats d’opposants durant le régime d’apartheid.

"Je suis d’avis qu’il est juste et dans l’intérêt des victimes, et de la population en général, que les familles des victimes aient l’occasion de participer au processus d’examen de libération conditionnelle", a expliqué Michael Masutha, reconnaissant également qu’Eugene de Kock avait fait des progrès.

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Une multitude d’atrocités

Eugene de Kock, 65 ans, est en prison depuis 20 ans. Considéré comme le tueur numéro un du régime d’apartheid, il avait été condamné en 1996 à 212 ans de prison pour 89 crimes et délits commis lorsqu’il était à la tête d’une unité anti-terroriste de la police du régime raciste.

La Commission vérité et réconciliation (TRC), mise sur pied pour expier les crimes de l’apartheid, avait accordé l’amnistie à De Kock pour une bonne partie de ses crimes passés, y compris deux attentats à la bombe et 12 meurtres de militants anti-apartheid. Mais elle lui a refusé l’amnistie pour les meurtres de cinq hommes en 1992, estimant que les victimes n’avaient pas de lien avec la guérilla anti-apartheid et qu’un mobile politique ne pouvait être invoqué. Il est donc resté en prison.

Tant pendant son procès que devant la TRC, Eugene de Kock, qui s’est lui-même qualifié d’"assassin d’État", avait longuement et froidement détaillé une multitude d’atrocités commises par son unité secrète du Vlakplaas, n’omettant aucun détail et justifiant ses actes par des ordres politiques.

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(Avec AFP)

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