Maroc : trois ans de prison pour des militants dénonçant les conditions d’exploitation d’une mine
Une cour d’appel de Ouarzazate a condamné à trois ans de prison ferme trois militants contre les conditions de gestion et d’exploitation d’une mine d’argent dans le sud-est du Maroc, l’une des plus grande d’Afrique.
![Des villageois d’Imider, commune voisine de la mine d’argent, en 2012 © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/07/10/010072014122350000000maroc.jpg)
Des villageois d’Imider, commune voisine de la mine d’argent, en 2012 © AFP
Les trois hommes, âgés de 21 à 25 ans, ont écopé lundi 7 juillet de trois ans de prison ferme. Ils doivent également verser 180 000 dirhams (16 000 euros) de dommages et intérêts, a annoncé mercredi 9 juillet le collectif "Mouvement sur la voie de 96", basé dans le village berbère d’Imider, situé à deux kilomètres de la mine.
La décision en appel fait suite à des peines de six mois à un an de prison, émises par un tribunal correctionnel en mars 2014. Les militants avaient été arrêtés le 1er mars pour constitution d’une bande criminelle, vol d’argent, rassemblement sans autorisation ou encore perturbation de la voie publique et coups et blessures prémédités.
L’arrestation a eu lieu alors qu’ils se rendaient sur le site, dans le sud-est du pays, qui accueille régulièrement des manifestations contre les conditions d’exploitation de la mine, qui produit 240 tonnes d’argent par an. Le sit-in, qui dure depuis plus de trois ans, est considéré comme le plus long de l’histoire du Maroc.
>> Lire aussi : Des villageois disent vivre à "l’âge de pierre" près d’un trésor
La Société métallurgique d’Imider (SMI) a beau avoir annoncé en 2012 la signature d’un protocole d’accord en réponse aux revendications de la population locale, la mobilisation continue. La gestion de la mine par la SMI, une filiale du groupe Managem indirectement contrôlé par un holding de la famille royale, reste décriée par les militants.
Le collectif "Mouvement sur la voie de 96" dénonce un pillage des richesses naturelles, des problèmes de pollution et réclame davantage de retombées positives pour la commune, située au pied du Haut Atlas marocain dans le sud-est du pays.
(Avec AFP)
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