Pauvreté en Tunisie : grève générale à Sejnane, où une mère a tenté de s’immoler
Une mère de cinq enfants a tenté de s’immoler pour protester contre l’arrêt d’une aide sociale, la semaine dernière à Sejnane, dans le nord de la Tunisie. Un acte de désespoir qui a mis les habitants de la ville dans la rue ce mercredi.
Une grève générale pour protester contre la pauvreté a été observée, mercredi 22 novembre, à Sejnane, dans le nord de la Tunisie, où une femme a tenté de s’immoler par le feu après la suppression d’une aide sociale. Écoles, commerces et administrations étaient fermés dans la journée, à l’exception des pharmacies, des urgences de l’hôpital et des boulangeries, ont indiqué à l’AFP un responsable syndical et un militant associatif.
Dans des vidéos publiées sur les réseaux sociaux, on peut voir une large foule défiler. « Travail, liberté, dignité nationale », « Nous sommes tous Radhia Mechergui », ont scandé les manifestants.
La rue est en train de bouillir
Radhia Mechergui est une mère de cinq enfants habitant à Sejnane, dont le mari est malade et qui recevait une aide sociale de 150 dinars (51 euros). Le versement ayant été annulé, elle a fait plusieurs réclamations restées sans réponse. Elle s’est immolée par le feu la semaine dernière dans l’enceinte de la sous-préfecture, et est depuis hospitalisée.
Le sous-préfet de Sejnane a reconnu « qu’il n’y avait aucune raison à l’arrêt de cette subvention ». « Elle bénéficiait de cette prime jusqu’en 2016, date à laquelle l’assistance sociale de la région a décidé de l’arrêter (…). Il n’y avait vraiment aucune raison de priver cette femme aux conditions sociales difficiles de cette subvention« , a dit à l’AFP le sous-préfet, Ali Hamdouni. « L’assistance sociale doit assumer les conséquences de ce qu’elle a fait ».
Une pauvreté en hausse
Selon Amor Barhoumi, le secrétaire général du syndicat UGTT à Sejnane, « l’acte de désespoir et de colère de Radhia Mechergui est l’étincelle qui a déclenché la colère des habitants de Sejnane ». Car « la rue est en train de bouillir ».
Dans un rapport, le FTDES, une ONG tunisienne, a jugé qu’un réel changement se faisait toujours attendre en termes de droits économiques et sociaux en Tunisie, sept ans après la révolution qui a renversé la dictature.
En dépit d’avancées démocratiques, « le chômage, la misère et les inégalités sociales et régionales se sont aggravés », a averti le FTDES, en soulignant le risque d’instabilité que cela entraîne.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Au Mali, le Premier ministre Choguel Maïga limogé après ses propos critiques contr...
- CAF : entre Patrice Motsepe et New World TV, un bras de fer à plusieurs millions d...
- Lutte antiterroriste en Côte d’Ivoire : avec qui Alassane Ouattara a-t-il passé de...
- Au Nigeria, la famille du tycoon Mohammed Indimi se déchire pour quelques centaine...
- Sexe, pouvoir et vidéos : de quoi l’affaire Baltasar est-elle le nom ?