Travail des enfants en RDC : un intermédiaire chinois lance une enquête

Le Chinois Yantai Cash – exportateur de métaux – a affirmé ouvrir une enquête sur sa chaîne d’approvisionnement en cobalt congolais, à la demande de la Bourse des métaux de Londres et après avoir été mis en cause de manière indirecte par un rapport d’Amnesty International et Afrewatch.

Les mines artisanales sont les plus susceptibles de recourir au travail des enfants. © Marc Hofer/AP/SIPA

Les mines artisanales sont les plus susceptibles de recourir au travail des enfants. © Marc Hofer/AP/SIPA

Publié le 23 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Quelques semaines après que le ministre d’État congolais en charge de l’Emploi et de la Prévoyance sociale, Lambert Matuku Memas, a annoncé que la RDC s’engageait à éliminer le travail des enfants dans le secteur minier d’ici à 2025, l’exportateur de métaux chinois Yantai Cash a déclaré, le 23 novembre, diligenter une enquête pour savoir si des enfants travaillent dans des mines congolaises qui lui fournissent du cobalt.

Cette décision a été prise, selon l’entreprise, à la demande de la Bourse des métaux de Londres (LME), où s’échange du cobalt vendu par Yantai. La veille, le Financial Times a révélé, dans son édition d’hier, que la LME avait adressé une discrète mise en demeure à l’ensemble des sociétés intervenant sur le marché pour réclamer qu’ils garantissent le caractère « responsable » de leurs sources de matières premières.

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La RDC, premier producteur mondial de cobalt, a fait l’objet en janvier 2016 d’un rapport de 88 pages cosigné par les ONG Amnesty International et Afrewatch, retraçant le parcours de ce minerai utilisé dans les batteries lithium-ion. Selon ce document, dans les mines de la RDC, « des enfants, parfois âgés de sept ans seulement, et des adultes travaillent dans des conditions périlleuses ».

Les secteurs de l’automobile et de la téléphonie particulièrement visés

Visant particulièrement les secteurs de l’automobile et de la téléphonie mobile, tous deux gros consommateurs de cobalt, les deux ONG avaient pointé seize multinationales –  Ahong, Apple, BYD, Daimler, Dell, HP, Huawei, Inventec, Lenovo, LG, Microsoft, Samsung, Sony, Vodafone, Volkswagen et ZTE – qu’elles estimaient n’être pas en mesure de s’assurer que le cobalt extrait par des enfants n’était pas utilisé dans la fabrication de leurs produits.

Parcours du cobalt congolais : de mines artisanales vers le marché mondial © Amnesty International

Parcours du cobalt congolais : de mines artisanales vers le marché mondial © Amnesty International

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Le nom de la société chinoise Yantai Cash, en revanche, n’apparaissait pas dans ce rapport, mais des acteurs du marché la soupçonnent de s’approvisionner auprès de mines artisanales, plus susceptibles que les mines industrielles de recourir au travail des enfants.

Liu Xiaohan, directeur de Yantai Cash, a affirmé à l’AFP que Yantai Cash ne disposait d’aucun employé ou bureau en République démocratique du Congo : l’entreprise achète le cobalt dans les ports chinois, et non directement auprès des mines de RDC. Il a en outre déclaré que chaque nouveau fournisseur de la société devrait désormais s’engager à fournir les certifications relatives à sa chaîne d’approvisionnement.

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