Nicola D’Elia, Facebook : « Plus des deux tiers de nos revenus viendront du mobile »

Nicola D’Elia est directeur du développement et des partenariats Emea de Facebook.

Nicola d’Elia est le directeur du développement et des partenariats Emea de Facebook. © Africacom/Youtube

Nicola d’Elia est le directeur du développement et des partenariats Emea de Facebook. © Africacom/Youtube

Julien_Clemencot

Publié le 11 décembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis Londres, cet Italien est le chef d’orchestre de la montée en puissance de Facebook sur le continent. À l’occasion du salon AfricaCom, qui s’est tenu à Johannesburg du 11 au 13 novembre, le directeur du développement et des partenariats pour la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (Emea) a répondu à nos questions.

Propos recueillis par Julien Clémençot

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Jeune Afrique : Comment êtes-vous organisés sur le continent ? Et comment y envisagez-vous votre développement ?

Nicola D’Elia : Nous avons plusieurs équipes travaillant sur l’Afrique. La plupart des développements informatiques sont réalisés aux États-Unis. À Londres, plusieurs départements sont aussi impliqués : les relations institutionnelles, celui des développeurs et l’équipe chargée des partenariats avec les opérateurs mobile.

Nous comptons également plusieurs personnes sur le terrain. Les services commerciaux sont eux basés à Dubaï. Si on considère la population totale du continent (plus de 1 milliard d’habitants), on peut dire qu’avec 100 millions d’utilisateurs, nous sommes toujours à la première étape de notre développement. Notre croissance est très largement conditionnée par l’essor des échanges de données, notamment au travers du mobile. Pour rendre internet plus accessible, nous travaillons en étroite collaboration avec les opérateurs. C’est le coeur de notre stratégie.

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Mais certains, comme MTN, sont réticents à participer à votre initiative internet.org, qui vise à offrir un accès gratuit à Facebook, mais aussi à Wikipédia ou à des services de santé ou d’éducation…

Cette initiative n’en est qu’à ses débuts. Dans le passé, nous avons travaillé avec des centaines d’opérateurs. Il est normal que certains groupes attendent de voir les premiers résultats. Durant le salon AfricaCom, il est clairement apparu que Facebook aide les opérateurs télécoms à développer leur business. La consommation d’internet s’accompagne d’une hausse de la consommation de l’ensemble de leurs services.

Facebook a-t-il aussi adapté sa stratégie commerciale ?

Il y a deux ans et demi, nous avons commencé à proposer de la publicité sur les mobiles sur tous nos marchés. Si les deux tiers des revenus du groupe proviennent de ce canal dans le monde, en Afrique, cette proportion sera encore plus importante, car 90 % des utilisateurs de Facebook se connectent via un téléphone portable. Notre plateforme est globalement la même, mais nous avons ajouté par exemple des modules visibles par les utilisateurs de feature phones (mobiles classiques dotées de fonctionnalités enrichies). L’idée est toujours la même : mieux connecter les marques et les entreprises avec leurs clients.

Vous insistez sur l’importance des contenus locaux. Financez-vous les développeurs africains ?

Non. Nous les aidons à construire leurs produits, à développer leur activité et à la vendre. Et il y a de très bonnes idées en Afrique. La difficulté, c’est d’atteindre une taille critique. La plateforme de Facebook peut leur offrir la visibilité nécessaire.

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