Mondial 2014 – Mboma : « Le Brésil de Scolari n’a jamais voulu changer de système de jeu »
Comme tout le monde, Patrick Mboma a été estomaqué par la demi-finale perdue par le Brésil face à l’Allemagne (1-7), mardi 8 juillet au soir. L’ancien attaquant international camerounais tente de comprendre la débâcle de la Seleçao.
![L’attaquant allemand Miroslav Klose (g) tente de consoler le Brésilien Oscar, le 8 juillet 2014. © L’attaquant allemand Miroslav Klose (g) tente de consoler le Brésilien Oscar, le 8 juillet 2014 a](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/07/09/009072014155714000000kloseoscaroki.jpg)
L’attaquant allemand Miroslav Klose (g) tente de consoler le Brésilien Oscar, le 8 juillet 2014. © L’attaquant allemand Miroslav Klose (g) tente de consoler le Brésilien Oscar, le 8 juillet 2014 a
Jeune Afrique : Comment expliquer la déroute brésilienne ?
Patrick Mboma : Un tel score en demi-finale d’une Coupe du Monde, c’est une première. Surtout quand cela concerne le Brésil, chez lui. Celui-ci s’est peut-être un peu trop réfugié derrière les absences de Neymar et Thiago Silva. Cela ne justifie pas tout, loin s’en faut. Ce qui est frappant, c’est que le Brésil, hormis Neymar, n’a plus de joueurs créatifs. Et que cette équipe, ce pays, s’en remettent à un gamin de 22 ans, qui est certes un très grand joueur, mais qui ne peut pas tout faire…Où sont les artistes ? Nous parlons du pays de Pelé, de Zico, de Ronaldinho, de Ronaldo. Où est le Brésil ?
Mardi soir, les artistes étaient allemands…
Oui. Cette équipe brésilienne m’a fait penser à l’Allemagne d’il y a quinze ou vingt ans. Une équipe froide, calculatrice, sans technique. Pendant cette Coupe du monde, le Brésil a été incapable de proposer ce qu’on attendait de lui sur son propre sol. Pourquoi des joueurs comme Kaka, Lucas Moura, Ronaldinho voir Pato ont-ils été laissés de côté par Scolari ? Le Brésil s’est entêté à jouer avec un avant-centre, alors que Fred ou Jo ne sont que de pseudo avant-centres. Scolari n’a jamais voulu changer de système de jeu. Les Brésiliens ont peut-être cru que tout serait facile après leur victoire lors de la Coupe des Confédérations 2013…
La charge émotionnelle a-t-elle inhibé les Brésiliens ?
Il ne faut pas se mentir : on s’est quelque part inventé un champion du monde appelé Brésil, parce que dans l’imaginaire collectif, c’est le football samba, le pays des artistes, des grands joueurs. Le Brésil va devoir s’en remettre et se pencher sur la formation de ses jeunes joueurs. Qu’on ne vienne pas me dire qu’il n’y a plus d’artistes dans ce pays !
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