France-Afrique : Emmanuel Macron entame une tournée sur le continent

Décidé à redresser l’image et l’influence de la France en Afrique, Emmanuel Macron démarre ce 27 novembre sa première tournée sur le continent. Il doit se rendre Burkina Faso, en Côte d’Ivoire et au Ghana avec l’objectif de moderniser les relations franco-africaines, recentrées sur l’entrepreneuriat, la jeunesse et l’éducation.

Le président français Emmanuel Macron, lors d’une tournée en Europe de l’Est en août 2017. © Vadim Ghirda/AP/SIPA

Le président français Emmanuel Macron, lors d’une tournée en Europe de l’Est en août 2017. © Vadim Ghirda/AP/SIPA

Publié le 27 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le président français devra convaincre une jeunesse africaine de plus en plus hostile à la présence française sur le continent. Sa visite sur le continent intervient sur fond de menace terroriste persistante au Sahel, que les troupes françaises installées dans la région ont du mal à combattre, et d’un flux migratoire croissant que l’Europe entend endiguer. Pour montrer qu’il appartient à une nouvelle génération de dirigeants, éloignée du passé colonial, Emmanuel Macron parlera surtout partenariat économique, entrepreneuriat, éducation, sport et énergies renouvelables, plutôt que d’aide au développement.

Vraie innovation, il s’est entouré récemment d’un « Conseil présidentiel pour l’Afrique » composé principalement de jeunes entrepreneurs binationaux en lien étroit avec leurs pays d’origine, qui lui apportent une autre vision de l’Afrique que les réseaux diplomatiques traditionnels de ses prédécesseurs.

Ce public n’a pas forcément une bonne image de la France

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Première étape, le Burkina Faso, où il prononcera le 28 novembre son principal discours de politique africaine devant 800 étudiants à l’université de Ouagadougou. Il répondra ensuite à leurs questions – « sans filtre », promet l’Élysée.

« Ce public n’a pas forcément une bonne image de la France », reconnaît la présidence française, surtout depuis la chute de Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue en 2014 et que la France a exfiltré vers la Côte d’Ivoire.

« Nous devons avoir aujourd’hui des rapports d’égalité, d’intérêts réciproques et de respect mutuel », soulignait début novembre le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré. Le Burkina Faso réclame par ailleurs à Paris l’extradition du frère de l’ex-président, François Compaoré, objet d’un mandat d’arrêt international dans le cadre de la procédure ouverte sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo, en 1998.

« Approche continentale » de l’Afrique

Plusieurs organisations ont appelé à manifester sur le passage du président Macron, pour protester contre le « pillage » des ressources naturelles par les grandes entreprises françaises, la présence militaire de Paris et le maintien du franc CFA, « monnaie coloniale ».

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Emmanuel Macron se rendra ensuite à Abidjan, en Côte d’Ivoire, pour assister au sommet Europe-Afrique et « replacer la relation France-Afrique dans le cadre de son projet de refondation de l’Europe ».

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Ses priorités : obtenir le soutien financier des Européens pour la force antiterroriste des pays du G5 Sahel et coordonner la lutte contre les passeurs, y compris en Libye où certains migrants sont vendus comme esclaves. Le président français a d’ailleurs qualifié ces cas d’esclavage de « crimes contre l’humanité ».

Emmanuel Macron en profitera aussi pour poser la première pierre du métro d’Abidjan, projet majeur pour lequel Paris a accordé un prêt record de 1,4 milliard d’euros.

Il se rendra enfin au Ghana, pays anglophone et modèle de stabilité, afin de montrer une « approche continentale de l’Afrique », au-delà des anciennes colonies françaises, et une vision plus offensive de la francophonie.

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