Venezuela : Rafael Ramírez, chaviste soft

Patron de PDVSA, le groupe pétrolier public, il est aussi ministre du Pétrole et des Mines. Face à la gauche militaro-nationaliste, il est le chef de file des modérés. Son ascension provoque de sérieuses dissensions au sein du régime.

Ramírez est à la tête du groupe qui fournit 96 % des devises étrangères entrant dans le pays. © FEDERICO PARRA / AFP

Ramírez est à la tête du groupe qui fournit 96 % des devises étrangères entrant dans le pays. © FEDERICO PARRA / AFP

Publié le 11 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Depuis la mort de Hugo Chávez, en mars 2013, Nicolás Maduro, son successeur de plus en plus contesté, et Diosdado Cabello, le président de l’Assemblée nationale, étaient les deux hommes forts du Venezuela. Ceux qui incarnaient l’avenir du chavisme. Depuis plusieurs mois, un troisième larron a fait son apparition. Son nom ? Rafael Ramírez, ministre du Pétrole et des Mines et président de la compagnie nationale Petróleos Venezuela (PDVSA).

En limogeant Jorge Giordani, son ministre de la Planification – et chaviste de la première heure – le 17 juin, Maduro a délibérément laissé le champ libre à Ramírez, un homme clé en raison de la multiplicité de ses contacts internationaux et de sa position à la tête du grand groupe public, qui fournit 96 % des devises étrangères entrant dans le pays.

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L’an dernier, il a obtenu des entreprises China National Petroleum Corporation (CNPC), Rosneft, Chevron et Gazprombank/Schlumberger un prêt de 10 milliards de dollars (7,3 milliards d’euros). Mi-juin, à Londres, il a affirmé que son pays allait à court terme unifier son système de change. Du temps de Chávez, jamais un ministre ne se serait permis de faire une telle annonce. Et jamais un fonctionnaire n’avait concentré entre ses mains autant de pouvoirs.

Chef de file de la faction "modérée" du chavisme

Doté d’un curriculum vitæ à faire pâlir d’envie plus d’un cacique du chavisme, il est l’homme qui aida El Comandante à poser les fondations de son régime. Ingénieur en mécanique diplômé de l’université des Andes, il se lia dans cet établissement avec un certain Adán Chávez, qui, quelques années plus tard, allait lui présenter son frère… En février 2003, jeune ministre du Pétrole et des Mines, Ramírez réussit un coup de maître en amenant à résipiscence les salariés de PDVSA en grève depuis deux mois.

Un an plus tard, il prend la direction du groupe. Il est aujourd’hui le chef de file de la faction "modérée" du chavisme, qui s’oppose aux militaro-nationalistes de Cabello et à la gauche. Il prône un socialisme moderne et ouvert au dialogue avec les entrepreneurs et le secteur privé.

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Manque de leadership

Le limogeage de Giordani, qui occupait son poste presque sans discontinuer depuis 1999, a révélé de sérieuses dissensions au sommet du pouvoir. Dans une lettre diffusée le 18 juin, le ministre écarté critique violemment le gouvernement, accuse Maduro de "manquer de leadership", s’insurge de l’autonomie de fait dont bénéficie PDVSA, qui, à l’en croire, aurait financé la réélection de Chávez en 2012 et l’élection de son successeur l’année suivante. Le Congrès du Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV), du 26 au 28 juillet, s’annonce houleux !

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