Tunisie : sept visages de la génération montante

Les aînés ont beau renâcler à passer la main, la tendance au rajeunissement est en marche un peu partout. Dans la société civile, au gouvernement, dans les cabinets ministériels, mais aussi dans les partis politiques.

La nouvelle élite tunisienne en sept portraits. © DR/Montage J.A.

La nouvelle élite tunisienne en sept portraits. © DR/Montage J.A.

ProfilAuteur_SamyGhorbal

Publié le 15 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Il faut croire que la nature a horreur du vide. La révolution tunisienne, qui a été principalement l’oeuvre de la jeunesse, a été "confisquée" par les gérontocrates. C’était déjà vrai entre février et décembre 2011, quand le ticket Béji Caïd Essebsi (Premier ministre, âgé de 84 ans à l’époque)-Foued Mebazaa (président par intérim, 78 ans) dirigeait la transition. Mais ce phénomène a connu son apogée au cours de la longue et pénible procédure de sélection du Premier ministre "technocrate et apolitique" appelé à succéder à l’islamiste Ali Laarayedh, entre octobre et décembre 2013.

La séquence a vu s’affronter des prétendants ayant tous atteint ou dépassé les 80 ans : Mohamed Ennaceur (80 ans), Mansour Moalla (83 ans), Ahmed Mestiri (88 ans) et Mustapha Filali (92 ans). C’est même ce dernier qui fut désigné, le 13 décembre 2013. Il a fallu que l’ex-ministre de Bourguiba se rétracte pour que, dans un sursaut de lucidité, les participants du Dialogue national s’entendent sur le nom de Mehdi Jomâa, 52 ans.

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Ce "gap générationnel" doit beaucoup au régime Ben Ali, lequel a stérilisé et figé la classe politique. Tous ceux qui ont servi dans l’ancien pouvoir ayant été mis sur la touche, et la relève n’ayant pas été préparée, les "anciens" sont naturellement revenus sur le devant de la scène. La situation est à peine moins contrastée au sein des partis, organisés autour de personnalités charismatiques peu disposées à céder les rênes.

Premiers rôles

Cependant, même si elle n’est pas toujours flagrante, la tendance au rajeunissement est en marche. Dans la société civile, au gouvernement et dans les cabinets ministériels. Mais aussi dans les partis. À Ettakatol, Khayam Turki (49 ans) a ainsi réussi à évincer l’éternel lieutenant de Mustapha Ben Jaafar, Khelil Ezzaouia, du poste de numéro deux. Iyed Dahmani, 36 ans, est devenu l’un des principaux ténors d’Al-Joumhouri, le parti de Néjib Chebbi.

Le trio dirigeant de l’Alliance démocratique affiche une moyenne d’âge inférieure à 40 ans : Mahmoud Baroudi (32 ans), Mehdi Ben Gharbia (40 ans) et le grisonnant Mohamed Hamdi (42 ans). Constat identique du côté de la "start-up" d’Afek Tounes : créé en 2011 autour de Yassine Brahim (47 ans), le parti a séduit essentiellement les jeunes cadres. Samir Dilou (47 ans) et Zied Ladhari (39 ans) incarnent de leur côté l’avenir d’Ennahdha. La formation islamiste est d’ailleurs l’une des plus attractives auprès des jeunes. Peut-être parce que la fibre militante s’y transmet de génération en génération.

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Qui sont ces 30-45 ans qui se passionnent pour la chose publique et à qui il reviendra bientôt de jouer les premiers rôles ? Réponse en sept portraits.

Passez votre souris sur les boutons puis cliquez sur le nom des personnalités pour lire leurs portraits.

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© Photos : Ons Abid pour J.A. ; Infographie : Elena Blum pour Jeune Afrique

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