L’ambassadeur du Maroc à Alger a regagné son poste
Rappelé par Rabat en protestation aux propos provocants prononcés par le chef de la diplomatie algérienne, l’ambassadeur Lahcen Abdelkhalek est rentré à Alger jeudi. Le Maroc veut maintenir un minimum de dialogue avec son voisin.
La crise aura duré un mois. L’ambassadeur du Maroc à Alger, Lahcen Abdelkhak, est finalement retourné à son poste jeudi 23 novembre après son rappel pour consultation, le 21 octobre, en protestation contre les propos du ministre algérien des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, accusant les entreprises marocaines de « blanchir l’argent du hashich » en Afrique.
Aucune partie ne souhaite une rupture totale quand bien même les crises diplomatiques cycliques restent fréquentes
« Il est bien rentré à Alger. À vrai dire, aucune partie ne souhaite une rupture totale quand bien même les crises diplomatiques cycliques restent fréquentes », déclare à Jeune Afrique une source diplomatique marocaine.
Intervenant à Alger lors du Forum des chefs d’entreprises (FCE) le 20 octobre, Abdelkader Messahel avait déclenché une nouvelle crise entre les deux voisins en soutenant que « tout le monde sait » que les entreprises marocaines « blanchissent l’argent du hashich en Afrique ». Enchaînant sur sa tirade meurtrière, il avait déclaré que la compagnie aérienne marocaine, la Royal Air Maroc, « ne transporte pas que des passagers… »
Une relation au point mort
Aussitôt, Rabat a exprimé son indignation et rappelé son ambassadeur pour consultation. Les tensions entre les deux pays sont souvent ponctuées de rappels d’ambassadeurs mais sans que la rupture diplomatique ne soit définitivement consommée. Bien avant la polémique suscitée par les propos de Messahel, le Maroc avait rappelé son ambassadeur le 22 septembre pour une affaire concernant des migrants syriens. Elle avait accusé Alger d’avoir facilité l’entrée sur son territoire de 54 ressortissants syriens qui étaient initialement stationnés en Algérie.
« Aucune visite bilatérale n’a eu lieu depuis sept ans. La coordination entre les deux pays est au point mort à tous les niveaux « , avait déclaré en août dernier le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, dans une interview à Jeune Afrique.
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