Loi de finances 2018 : vers la fin de la politique d’austérité en Algérie ?

Le projet de loi de finances 2018, voté dimanche 26 novembre au Parlement, prévoit une augmentation des dépenses de l’État algérien. Une première depuis trois ans.

Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre de l’Algérie. © Paul Schemm/AP/SIPA

Ahmed Ouyahia, ex-Premier ministre de l’Algérie. © Paul Schemm/AP/SIPA

Publié le 28 novembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Les députés algériens ont approuvé à une majorité simple le projet de loi de finances 2018, lors d’une séance qui s’est tenue dimanche 26 novembre en présence du ministre des Finances, Abderrahmane Raouia. Le texte, voté à main levée, est finalement amputé de son article 12, qui prévoyait l’introduction d’un impôt sur la fortune (ISF). Cette proposition du gouvernement, qui aurait pu rapporter 50 millions de dinars (365 000 euros) au Trésor public, a été retoquée par la Commission parlementaire des finances, qui a mis en avant un risque « d’une fuite des capitaux vers le secteur informel ou à l’étranger ».

Mais le fait majeur reste l’augmentation des dépenses de l’État au moment où le pays tente toujours d’équilibrer ses finances publiques.

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Maintien des subventions pour les produits alimentaires de base

Pour rappel, le gouvernement et le Parlement avaient conjointement adopté l’an passé une trajectoire budgétaire pour trois ans (2016-2019) qui plafonnait les dépenses publiques dans le but de revenir à un équilibre financier. Résultat, le déficit budgétaire a été ramené à 9 % du PIB en 2017 contre 14 % en 2016.

Si la feuille de route a globalement été respectée ces deux dernières années, le gouvernement dirigé par Ahmed Ouyahia fait sauter le verrou. Contre toute attente, la loi de finances 2018 prévoit une hausse de 7,9 % des dépenses sociales. Le niveau des transferts sociaux, estimé à 23 % du PIB, restera donc stable et le système de subvention des produits alimentaires de base (sucre, lait, céréales, huiles alimentaires etc.) sera maintenu en l’état.

Les dirigeants algériens ne renoncent pas non plus à la construction d’un lot de 1,6 millions de logements sociaux, dont la livraison est programmée d’ici 2019.

Autre décision importante, la loi de finances 2018 annule le gel de certains projets d’investissement dans les secteurs de l’éducation, de la santé et des ressources en eau.

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Nouvelles taxes

Toutefois, l’Algérie, qui a vu ses recettes pétrolières divisées par deux depuis l’effondrement des cours du baril de pétrole, ne tourne pas totalement le dos à sa politique d’austérité. Le budget 2018, établi sur la base d’un baril à 50 dollars, contient une série de nouvelles augmentations de taxes.

Cela concerne notamment la taxe sur les produits pétroliers (TPP). Ainsi, à partir de janvier 2018, le prix du litre d’essence affichera à la pompe une hausse de 5 dinars tandis que le prix du litre de gasoil sera relevé de 2 dinars. La loi de finances 2018 prévoit également la création d’une taxe de 1 % sur toutes les importations.

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Les autorités algériennes espèrent que ces taxes permettront une amélioration des recettes, qui devraient s’élever à 6 496 milliards de dinars en 2018 contre 5 635 en 2017, pour une enveloppe de dépenses calculée à 8 628 milliards de dinars.

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