Sénégal : élections en demi-teinte

Des ministres qui s’inclinent à Saint-Louis, Ziguinchor, Grand-Yoff ou Thiès. De hauts responsables de l’Alliance pour la République (APR, au pouvoir) qui mordent la poussière à Mbacké, à la Médina ou aux Parcelles-Assainies. Malgré une série de victoires symboliques (à Fatick, Kaolack, Linguère, Guédiawaye…) et une progression significative du nombre de collectivités contrôlées par la mouvance présidentielle, les élections locales ont des allures de vote sanction pour Macky Sall, son gouvernement et son parti, dont plusieurs ténors ont été désavoués.

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L’un d’eux, Cheikh Bamba Dièye, ministre de la Communication et maire sortant de Saint-Louis, a d’ailleurs anticipé un possible remaniement ministériel en démissionnant le 1er juillet. Il faut dire que la tactique du chef de l’État était hasardeuse. Soucieux de s’approprier de grands bastions électoraux afin de consacrer la prééminence de l’APR, les responsables du parti ont choisi de défier certains de leurs alliés (notamment socialistes) dans des fiefs où ceux-ci étaient pourtant solidement implantés. Une approche qui s’est avérée funeste dans plusieurs circonscriptions et qui augure mal de la pérennité de l’alliance gouvernementale Benno Bokk Yakaar (BBY).

Pour Macky Sall, le bilan apparaît donc mitigé. D’un côté, sa formation gagne du terrain au niveau local et parvient à endiguer ses opposants du Parti démocratique sénégalais (PDS) et de Rewmi. De l’autre, l’APR devient indésirable à Dakar, tandis que la Première ministre "Mimi" Touré échoue à son examen de passage.