UA – Maroc : mission impossible pour Chissano au Sahara occidental

La nomination de Joaquim Chissano en tant qu’envoyé spécial de l’Union africaine est saluée par Alger et la RASD. Mais déjà rejetée par le Maroc.

Joaquim Chissano, l’ex-président du Mozambique, le 14 avril. © SEYLLOU/AFP

Joaquim Chissano, l’ex-président du Mozambique, le 14 avril. © SEYLLOU/AFP

Publié le 8 juillet 2014 Lecture : 2 minutes.

Dans les allées du centre de conférences de Sipopo, à Malabo, où s’est tenu le 23e sommet de l’Union africaine (UA) les 26 et 27 juin, Mohamed Salem Ould Salek ne cache pas son enthousiasme. Le "ministre des Affaires étrangères" de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en exil salue la nomination de son "ami" Joaquim Chissano, l’ancien président du Mozambique, comme envoyé spécial de l’UA pour le Sahara occidental.

"Il s’est déjà rendu en France, en Espagne, au Royaume-Uni, aux États-Unis et au siège de l’ONU. Cela devrait mener à l’organisation d’un référendum", confie le diplomate sahraoui.

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C’est à la suite d’un rapport du Conseil de paix et de sécurité de l’UA, dont le commissaire est l’Algérien Smaïl Chergui, qu’a été désigné l’ex-leader du Front de libération du Mozambique (Frelimo), également médiateur dans la crise malgache et membre du groupe des Elders. Et ce avec l’aval de membres influents de l’UA, Algérie et Afrique du Sud en tête.

En 1984, pour protester contre l’entrée de la RASD dans l’organisation panafricaine, le Maroc en avait claqué la porte. Et contrairement au dernier sommet de l’UA, en janvier à Addis-Abeba, où Mbarka Bouaida, la ministre déléguée aux Affaires étrangères, avait fait le déplacement, aucune délégation marocaine n’était présente à Malabo.

"Prise en otage" de l’UA

La réaction est donc venue du ministère marocain des Affaires étrangères, qui, dans un communiqué diffusé le 1er juillet, dénonce la "prise en otage" de l’UA par "certaines parties connues pour leur antimarocanisme primaire". Pas question pour le Maroc de reconnaître cette "décision unilatérale" alors que "le différend régional au sujet du Sahara marocain est du ressort exclusif de l’ONU".

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L’ONU, dont le Conseil de sécurité a renouvelé, en avril, le mandat de sa mission au Sahara occidental pour douze mois. Chissano se retrouve donc dans une position délicate : rejeté par Rabat mais salué par l’Algérie et la RASD. Il doit se rendre prochainement à Moscou et à Pékin pour tenter de trouver des solutions à ce conflit qui dure depuis 1975. Une mission impossible, qui donnera lieu à un rapport présenté au 24e sommet de l’UA, en janvier 2015.

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