Cinéma : silence, en Afrique on ne tourne pas
Unifrance films, l’organisme chargé de la promotion des films français dans le monde, vient de rendre public un rapport sur le cinéma en Afrique. Destiné à évaluer le continent comme marché potentiel pour le cinéma français, ce document dresse au passage un panorama inquiétant de la situation du septième art dans cette zone.
![Le cinéma Rex, à Accra, ne diffuse presque plus de films, faute de public. © Chris Stein / AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/07/10/008072014162117000000JA2791p017.jpg)
Le cinéma Rex, à Accra, ne diffuse presque plus de films, faute de public. © Chris Stein / AFP
Certes, d’ici à 2050, plus de 8 francophones sur 10, soit près de 800 millions de personnes, seront des Africains. Et leur PIB devrait être multiplié par quinze, ce qui laisse présager l’essor d’une classe moyenne consommatrice de produits culturels. Mais pour espérer toucher ces spectateurs, encore faudrait-il que l’industrie du cinéma soit active.
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Or, aujourd’hui, "le tissu des salles africaines s’est progressivement déchiré pour laisser place au vide de cette dernière décennie", note le rapport, avant de signaler que "le maillon de la distribution, essentiel pour la vie d’un film, a quasiment disparu" et que la production, excepté au Maroc, est en panne : à peine dix films tournés par an en Afrique francophone au sud du Sahara. Quant à la vidéo, elle "a été tuée dans l’oeuf par le piratage".
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Quelques projets de création de salles commencent pourtant à se concrétiser, à Dakar, Abidjan, Bamako ou Kigali. Et certains gouvernements – au Sénégal, au Mali, au Gabon, au Tchad – ont décidé de soutenir leur industrie cinématographique et audiovisuelle. Mais le changement reste modeste. Les Rencontres du cinéma francophone, que les auteurs du rapport proposent d’organiser entre les professionnels et les autorités à l’occasion du prochain Sommet de la francophonie à Dakar, en novembre, permettront-elles de créer "un écosystème favorable à la cinématographie francophone" ? À suivre…
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