Cameroun : deux policiers et un « assaillant » tués dans la région anglophone
L’attaque, qui a eu lieu dans le sud-ouest anglophone du Cameroun dans la nuit de mercredi à jeudi, est attribuée par le gouvernement à des militants séparatistes radicaux.
Nouvel épisode de violence dans le sud-ouest du Cameroun. Au lendemain de la mort de quatre militaires du Bataillon d’infanterie motorisé (BIM), une unité de l’armée camerounaise, dans la zone de Mamfe dans la province anglophone du pays, trois personne, dont deux policiers, ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi lors d’une attaques attribuée à des séparatistes présumés. Selon une source policière dans la région, l’attaque a eu lieu à Otu, dans le même département où les quatre militaires ont été tués.
L’incident a eu lieu à un poste frontalier. « Un autre policier et un militaire ont été blessés », selon le porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary. Tout est parti de « contrôles et fouilles de routines » menés par une équipe mixte de policiers et militaires, précise-t-il, avant d’ajouter que des « assaillants ont surgi de la pénombre » avant d’ouvrir le feu.
Une source sécuritaire a affirmé à l’AFP « qu’un assaillant » avait également été tué dans l’échange de tirs.
Situation explosive
Cette nouvelle attaque porte le bilan à dix morts parmi les forces de sécurité camerounaise en moins d’un mois, symbole d’une crise qui se dégrade au fil des semaines. La sécurité dans ces régions, en proie à une grave crise socio-politique depuis un an, continue de s’aggraver.
Les séparatistes ont appelé à combattre le déploiement de milliers de policiers et soldats qu’ils qualifient de « force d’occupation ». Des observateurs ont exprimé leur crainte de voir la crise tourner à l’insurrection armée, alors que les leaders séparatistes en exil appellent ouvertement à « l’autodéfense » et à l’action armée pour faire face à la « répression » menée ces derniers mois par les autorités camerounaises.
Nous devons agir pour protéger l’intégrité territoriale de notre Nation
Plusieurs localités de la région sous soumise à des couvre-feus nocturnes, des restrictions de mouvement et de sévères mesures de contrôle des armes à feu imposées par les autorités qui tenter d’endiguer la montée des violences.
Le gouvernement, par la voix de son porte-parole, s’est dit « conscient de la multiplication des attaques » contre les forces de sécurité. « Le gouvernement n’a pas à révéler sa stratégie, mais nous devons agir pour protéger l’intégrité territoriale de notre Nation, l’intégrité physique de nos populations, la libre circulation et la protection de leurs biens », a ajouté Issa Tchiroma Bakary.
Le principal parti d’opposition, le Social Democratic Front (SDF), dont le siège est à Bamenda, chef-lieu de la contestation dans le nord-ouest du pays, prône un dialogue non violent et plaide – parfois de manière spectaculaire à l’Assemblée nationale, comme ce fut le cas récemment – pour l’instauration du fédéralisme. Une option qu’a toujours rejetée Paul Biya qui entend maintenir le fonctionnement actuel de l’État unitaire « décentralisé ».
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