Cemac : l’histoire d’un long accouchement
Surprise ! Le 16 mars 1994 à N’Djamena, au Tchad, l’Union douanière et économique des États de l’Afrique centrale (Udeac) est morte, sans signe avant-coureur. Elle est remplacée, le même jour, par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), que nul n’avait vu venir. Les ressortissants de ses pays membres, qui n’en avaient jamais entendu parler, apprennent l’événement dans les médias.
Et les fonctionnaires de l’Udeac/Cemac découvrent, en direct, l’ordre du jour du sommet organisé dans la capitale tchadienne. Les "experts", quant à eux, sont sommés de rédiger rapidement le texte fondateur, qui sera lu devant les chefs d’État présents. Il en ressort un traité de sept articles, étonnamment succinct pour une entreprise censée engager l’avenir de six pays (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et République centrafricaine).
Certes, seize jours plus tôt, à Libreville, lors d’un sommet informel de l’Udeac, une nouvelle approche de l’intégration sous-régionale a été évoquée. Mais tout se passe comme si ce texte signé à la va-vite devait être appliqué dans la minute. Au point qu’il sera nécessaire de le compléter lors du sommet extraordinaire convoqué le 5 juillet 1996 à Libreville. Pourtant, rien ne pressait vraiment, puisqu’il a ensuite fallu attendre décembre 2000 pour que la création de la Cemac devienne effective.
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