Report de la présidentielle au Liberia : la Cour suprême rendra son verdict ce 7 décembre
La Cour suprême du Liberia se prononcera jeudi 7 décembre sur les recours déposés par les candidats Joseph Boakai et Charles Bumskine qui contestent les résultats du premier tour qui donne George Weah en tête.
Le Liberia va-t-il suivre le même chemin que le Kenya? La Cour suprême du Liberia a annoncé qu’elle rendre son verdict jeudi 7 décembre sur les recours sur le premier tour de l’élection présidentielle le 10 octobre.
Arrivés 2e et 3e du scrutin, les candidats déboutés, Joseph Boakai et Charles Bumskine avaient vu leurs recours rejetés par la Commission électorale nationale (NEC) le 24 novembre. Selon la NEC, les plaignants n’avaient pas apporté « la preuve irréfutable » que le vote avait été entaché de fraude.
La Commission électorale avait alors fait état d’erreurs matérielles « sans conséquence sur le résultat final » et estimé que ces dysfonctionnements avaient été corrigées par la suite. Une analyse rejoignant celle des observateurs internationaux, qui ont jugé « crédible » le résultat de l’élection, tout en notant des problèmes d’organisation.
Le processus électoral suspendu jusqu’à la décision de la Cour suprême
Face au rejet de la NEC, les candidats contestataires ont décidé de porter l’affaire devant la Cour suprême. Avant de statuer, la plus haute juridiction du pays a décidé de suspendre le processus électoral. Le second tour, prévu initialement le 7 novembre entre George Weah et le vice-président sortant Joseph Boakai, a été reporté sine die, dans l’attente du verdict de la Cour suprême.
Conséquence immédiate : la présidente Ellen Johnson Sirleaf, au pouvoir depuis 2005, attend toujours son successeur. Une présidente que les deux candidats qui ont porté leur recours devant la Cour suprême accusent d’ailleurs d’avoir pesé sur les résultats, notamment en rencontrant à son domicile des responsables de NEC.
>>> A LIRE – Présidentielle au Liberia : le pays suspendu à la décision de la Cour suprême
A une semaine de l’annonce de la décision, les partisans de Charles Brumskine, crédité de 9,6% au premier tour de l’élection reste confiant. « Nous restons optimistes dans l’attente de la décision finale. C’est l’État de droit et la Cour suprême est l’instance de décision ultime », a déclaré Darius Dillon, un dirigeant du parti de la Liberté, la formation de Charles Brumskine. George Weah avait, de son côté, formulé un appel au calme au début du mois.
Le calendrier sera très serré dans les semaines à venir du côté de Monrovia. Si la Cour donne raison aux candidats qui ont formulé des recours, la NEC devra organiser une nouvelle élection dans un délai de 60 jours.
A contrario, si elle le rejette, un second tour devra se tenir, vraisemblablement un mardi, selon la Constitution. Le mandat du successeur de la présidente libérienne doit débuter le troisième lundi ouvré de l’année suivant l’élection, ce qui laisse peu de temps pour tenir les délais constitutionnels, quelle que soit la décision de la Cour suprême.
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