RDC : un mort jeudi lors des manifestations interdites
Au moins une personne est morte en République démocratique du Congo jeudi lors des marches de l’opposition contre le président Joseph Kabila interdites et réprimées par les autorités, a-t-on appris vendredi de sources policière et civile.
Un jeune homme est mort à Butembo dans la province agitée du Nord-Kivu, selon ces sources.
« Un jeune homme a trouvé la mort hier dans les troubles. Jusque là, nous ne savons pas comment il a été tué », a déclaré le commandant de police Richard Mbambi à l’AFP.
« Ce jeune garçon a été tué d’un tir à bout portant par les militaires déployés pour tenter d’étouffer la marche des opposants. Nous condamnons cet acte. Il n’était pas armé: pourquoi tirer sur lui? », a affirmé pour sa part un responsable de la société civile, Edgar Mateso.
Il s’agit jusqu’à présent du seul décès enregistré jeudi en RDC dans la dispersion systématique des manifestations contre le calendrier électoral, qui renvoie au 23 décembre 2018 le scrutin pour désigner le successeur du président Kabila.
Plusieurs personnes ont été blessées, dont un policier lapidé à Lubumbashi, selon la police. Le Rassemblement de l’opposition (Rassop) affirme qu’un de ses responsables dans le Kasaï-oriental (centre), Me John Mbombo, a été « enlevé, tabassé, torturé ».
D’autres manifestants ont été arrêtés, dont des élus et des cadres de l’opposition à Kinshasa, relâchés après plusieurs heures de détention. Certains ont été maltraités pendant leur détention, comme le secrétaire général de l’UDPS Jean-Marc Kabund, ont-ils dénoncé.
L’association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a avancé vendredi un bilan de 78 blessés dont 15 graves, et 235 arrestations.
« Au moins 100 personnes restent en détention, dont 45 à Goma et 12 dans la capitale Kinshasa », a ajouté l’ONG de défense des droits Amnesty international dans un communiqué en anglais.
Le Rassemblement de l’opposition demande le départ du président Kabila dès la fin de l’année. Son deuxième et dernier mandat a pris fin le 20 décembre 2016 selon la Constitution, qui prévoit que le président reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur élu.
Le Rassemblement a appelé vendredi les Congolais à « continuer à harceler le régime Kabila ».
Vendredi, le porte-parole de la Majorité présidentielle (MP), André-Alain Atundu, a accusé l’opposition de vouloir « détruire l’économie du pays et déstructurer la pensée démocratique » du peuple congolais.
La MP « déplore et condamne la propension morbide » de ces politiques à « exploiter de façon malsaine » la situation des Congolais, a-t-il dit lors d’un point de presse.
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