Égypte : foule de fidèles dans la mosquée attaquée une semaine après le massacre

Une foule considérable de fidèles musulmans, dont des figures religieuses et officiers de l’armée égyptienne, ont assisté vendredi à la prière hebdomadaire dans une mosquée où une attaque imputée au groupe Etat islamique (EI) a fait 305 morts il y a une semaine.

La mosquée al-Rawda de Bir al-Abed après un attentat à la bombe, le 24 novembre 2017, dans le Sinaï égyptien. © AFP / Stringer

La mosquée al-Rawda de Bir al-Abed après un attentat à la bombe, le 24 novembre 2017, dans le Sinaï égyptien. © AFP / Stringer

Publié le 2 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

La mosquée Al-Rawda, dans le Nord-Sinaï, a été nettoyée et des travaux de restauration achevés à temps pour accueillir la prière hebdomadaire de vendredi.

Sur des images retransmises en direct à la télévision, l’officier supérieur Khaled Mogawer, qui dirige la lutte contre l’EI sur le terrain dans le Sinaï, est apparu assis entre le Grand imam d’Al-Azhar –principale institution de l’islam sunnite– Ahmed al-Tayeb et le mufti de la république Shaouqi Allam.

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« Dieu a voulu vous prendre des martyrs. Pourquoi, car Dieu vous aime », a dit Abdelfattah al-Awari, recteur de la faculté de théologie à l’Université d’Al-Azhar, dans son sermon devant les fidèles, en tentant de consoler les familles des victimes.

Le Grand imam d’Al-Azhar s’est lui aussi exprimé dans un discours comparant les auteurs du massacre à un « cancer ».

Cet évènement survient une semaine après l’attaque la plus meurtrière de l’histoire récente de l’Egypte, qui a fait 305 morts dans cette mosquée fréquentée par des soufis, adeptes d’un courant mystique de l’islam et considérés comme des hérétiques par les jihadistes.

L’attaque, perpétrée selon des témoins et les autorités par des hommes arborant la bannière noire de l’EI, n’a toujours pas été revendiquée.

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Célébrations au Caire

Malgré le deuil, des centaines de soufis ont célébré vendredi soir la naissance (Mawlid) du prophète Mahomet dans la mosquée Al-Hussein, au coeur du Caire islamique.

Des hommes et des femmes y priaient et entonnaient des invocations devant un mausolée.

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D’autres chantaient dans la cour de la mosquée, de nombreux hommes portant le turban blanc traditionnel autour de la tête et un châle vert sur les épaules.

Par crainte de nouvelles attaques, des portes électroniques avaient été placées au niveau de la rue al-Azhar menant à la mosquée et à l’entrée du bâtiment religieux.

De nombreux policiers avaient également été déployés dans la zone, beaucoup se fondant dans la foule habillés en civils.

« Ceux qui veulent faire une différence entre les soufis et les sunnites veulent créer la discorde », estime Othmane Salah Mohamed, un Égyptien venu participer aux célébrations.

Le Mawlid est célébré tous les ans en Égypte et dans de nombreux pays musulmans. Cette fête donne souvent lieu à des processions mais ces dernières ont été annulées au Caire après le carnage d’Al-Rawda.

Depuis 2013, l’Égypte affronte une insurrection jihadiste dans le Sinaï. Des groupes extrémistes, en particulier l’EI, ont tué des centaines de soldats, de policiers, mais aussi des civils.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a prévenu que des combattants étrangers de l’EI tenteraient de s’installer dans la région à mesure qu’ils perdent du terrain en Irak et en Syrie, où ils sont quasiment défaits militairement.

L’attaque était peut-être aussi destinée à envoyer un message aux soufis et aux villageois considérés comme progouvernementaux.

L’EI, dont des membres s’étaient déplacés à la mosquée avant l’attaque pour avertir de ne plus tenir de rituels soufis, selon un cheikh soufi, avait déjà ciblé des lieux de culte musulmans, généralement chiites, des soufis et des chrétiens.

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