UEMOA : les exportations en baisse de 9,4% à cause de la réduction des ventes de cacao et de pétrole
Les exportations de biens de l’UEMOA ont diminué de 9,4% en 2016, à cause du repli des ventes de cacao et de de pétrole. Avec un déficit extérieur de 6% du PIB, l’UEMOA doit faire face à des « goulots d’étranglements » qui limite son offre de biens à forte valeur ajoutée.
Les exportations de biens des huit pays de l’Union économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ont chuté de 9,4% en 2016, pour s’établir à 13 291,2 milliards de francs CFA (environ 20,2 milliards d’euros), selon le Rapport sur le commerce extérieur de l’UEMOA en 2016 publié par la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) le 30 novembre. « Cette évolution est principalement liée au repli des ventes de cacao (-9,4%), de produits pétroliers (-22%) et de coton (-1,1%) », souligne l’institution financière. Les recettes d’exportations ont pâti de la baisse des prix internationaux, tandis que les ventes ont diminué en volume.
En revanche, les exportations de noix de cajou (+11,4%) et d’or (+7,2%) ont profité de l’embellie des cours mondiaux.
L’UEMOA vend ses matières premières principalement à l’Europe
L’Europe compte pour 45,2% des exportations de l’UEMOA, dont 28,9% pour l’Union européenne. Les ventes à destination du continent africain ont reculé de 4,5 points, à 25,6%, en raison de la réduction des exportations pétrolières vers le Nigéria.
La part vers la Cedeao s’est fixée à 12,7%, en baisse de 2 points par rapport à 2015. L’Asie totalise 17,4% des exportations de l’UEMOA, contre 19,6% en 2015.
Quant au commerce intra-UEMOA, il s’est établit à 2 245,8 milliards FCFA en 2016 (+0,4% par rapport à 2015), avec la Côte d’ivoire et le Sénégal comme principaux fournisseurs à 36,9% et 21,7% respectivement.
Hausse des importations de biens de consommation
En baisse de 10,5%, les importations de l’UEMOA ont atteint 13 773,8 milliards CFA. Cette réduction est le résultat d’un repli des acquisitions de produits énergétiques (-20,5%), de biens d’équipement (-19,4%) et de biens intermédiaires (-5,8%).
En revanche, les importations de biens de consommation ont progressé (+3,4%), avec une hausse des approvisionnements en riz (+18,2%), en sucre (+6,4%) et en boissons (+1,6%).
L’Europe compte pour 40,7% des importations de l’UEMOA, avec la France demeurant le premier pays fournisseur à 14,5%. Suivent ensuite l’Asie (37,5%), en hausse de 2,2 points, et l’Afrique (12,7%), en recul de 1,5 points.
Cette situation s’explique en partie par la baisse des achats en provenance du Nigeria, dont la part est passée de 7,7% à 6,6% du total des importations de l’UEMOA.
Un déficit commercial à 0,8% du PIB de la zone
Au total, le déficit de la balance des biens de l’UEMOA est de 482,7 milliards FCFA – 0,8% du PIB de la zone, soit une baisse de 0,5 points par rapport à 2015. Selon le rapport, « les produits pétroliers expliquent essentiellement le déficit du solde commercial de l’Union, en raison de la dépendance des pays membres de l’Union vis-à-vis de l’extérieur pour ce type de bien. En effet, ils représentent 17,2% des importations de l’Union contre 8,7% pour les exportations. »
Le déficit de la balance des services atteint quand à lui 5,2% du PIB en 2016, en raison d’importantes importations de services de transports, constituées pour l’essentiel de fret de marchandises.
Une multitude de goulots d’étranglement qui entravent la transformation structurelle des économies des États membres
En conclusion, la Bceao note que « le déficit des échanges extérieurs reste toujours élevé (-6 % du PIB), en raison de la persistance d’une multitude de goulots d’étranglement qui entravent la transformation structurelle des économies des États membres et leur capacité d’offre de biens et services à forte valeur ajoutée. »
Parmi les mesures préconisées par les auteurs du rapport figurent « la levée des contraintes qui entravent le dynamisme et la compétitivité du secteur privé de l’Union, notamment par des politiques favorisant la réduction des coûts des facteurs et le soutien au exportations » et « la réduction de la forte dépendance des économies de l’Union vis-à-vis des compagnies de transport non résidentes ».
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