« Appel de Kasane » : quand les professionnels du tourisme misent sur la protection de l’environnement
Les dirigeants de l’industrie touristique mondiale sont réunis à Kasane, au Bostwana, pour lancer l’« Appel de Kasane », visant une transformation de l’industrie touristique vers un meilleur respect de l’environnement et en particulier de la vie sauvage.
Plus d’une centaine de dirigeants de l’industrie touristique mondiale et d’experts sont réunis ces 7 et 8 décembre à Kasane, au nord du Botswana. Objectif de la manifestation, coorganisée par l’organisation mondiale du tourisme (UNWTO), le Maroc, la Corée, et la France : réfléchir ensemble – responsables économiques locaux et internationaux, ONG, institutions et gouvernements – aux moyens d’assurer à la fois le développement du tourisme et la protection de l’environnement, et particulièrement des animaux sauvages qui assurent l’attractivité de nombre de pays africains.
Principaux États concernés sur le continent : le Botswana – qui abrite la plus importante population d’éléphants du continent, près de 200 000 -, le Kenya, l’Afrique du Sud et la Tanzanie, terres de safaris ; mais aussi le Rwanda, le Gabon et le Congo, qui hébergent nombre de grands primates et escomptent doper leurs revenus touristiques, encore modestes pour le moment.
Alors que la demande d’un tourisme éco-responsable émanant de clients internationaux est aujourd’hui manifeste, les professionnels de cette industrie ont partagé à Kasane différentes manières d’y répondre.
Il fut question du traitement réfléchi des déchets par les hôtels en République dominicaine à l’optimisation des moyens de transport par les tour-opérateurs, en passant par la certification équitable et environnementale, le financement de programmes de formation, l’implication des communautés locales et la protection de la faune et de la flore au Botswana, au Zimbabwe et en Asie.
Les participants ont ensuite élaboré une déclaration commune, intitulée « Appel de Kasane » visant une transformation de l’industrie avec des recommandations pour chaque partie prenante au secteur.
How can we #innovatetourism to be more #sustainable & increase the benefit to communities? Join the discussion! https://t.co/lenr7a8Bs6 pic.twitter.com/T7BqLEHcLm
— One Planet Network (@10YFP) November 6, 2017
Un secteur fortement créateur d’emplois
Le secteur touristique est l’un des rares qui ne connait pas la crise, affichant des revenus en hausse de 8% par an sur le continent et de 4 % par an à l’échelle mondiale. Il est résilient aux crises politiques et économiques, et surtout fortement créateur d’emplois.
Pour un pays comme le Botswana, qui a généré 1,1 milliard de dollars de revenus touristiques en 2016 (un montant qui a doublé en dix ans), la transformation de l’industrie pour lier tourisme et environnement est cruciale pour assurer la pérennité économique et l’emplois.
Selon Tshekedi Khama, ministre du Tourisme et de l’Environnement, présent à Kasane, sur une population totale de 2,2 millions d’habitants au Botswana, près de 250 000 personnes travaillent dans une activité liée au secteur, essentiellement dans les zones touristiques du delta de l’Okavango, du désert du Kalahari et du parc national de Chobe.
À l’échelle du continent, le secteur touristique a représenté 34,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2016, dont 25,6 milliards pour l’Afrique subsaharienne. L’Afrique du Sud reste le champion incontesté de l’industrie en Afrique, avec 7,9 milliards de dollars de revenus, suivi par le Maroc, avec 6,5 milliards de dollars.
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