RDC : des responsables religieux alertent sur la situation humanitaire dans le Kasaï

Des responsables religieux ont interpellé la communauté internationale sur la situation humanitaire catastrophique dans le Kasaï, dans un communiqué diffusé le 6 décembre. Ils appellent à une conférence internationale pour mobiliser des moyens financiers et humains.

Une équipe de la Monusco dépêchée après l’explosion d’un engin non identifié à Matamba, dans le Kasaï-Central, le 14 mai 2017. © Biliaminou Alao/Flickr/Monusco

Une équipe de la Monusco dépêchée après l’explosion d’un engin non identifié à Matamba, dans le Kasaï-Central, le 14 mai 2017. © Biliaminou Alao/Flickr/Monusco

Publié le 11 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Quatre millions de déplacés, plus de sept millions de personnes menacées de famine, un million de femmes et d’enfants privés de soins de santé, d’école ou de travail… Les chiffres de la crise en cours dans le Kasaï donnent le vertige.

Au cours de la dernière année, celle-ci s’est considérablement aggravée, tandis que le nombre de personnes déplacées à cause des conflits et du manque de ressources humanitaires a doublé.

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Appel pour une conférence internationale des donateurs

Face à l’ampleur du drame, des responsables religieux congolais, dont le cardinal Monsengwo, le très influent archevêque de Kinshasa, ont alerté sur les besoins urgents de cette région du centre de la RDC.

Ils appellent à une « conférence internationale des donateurs » pour aider à financer une aide « à la hauteur de l’urgence humanitaire en RDC et venir en aide à des populations en situation de détresse absolue » précise le communiqué. « L’intensité des violences et le drame humanitaire qui frappe la population congolaise sont d’une ampleur considérable » poursuit le document.

80 fosses communes

Depuis le début des violences, déclenchées en septembre 2016 après la mort du chef traditionnel Kamwina Nsapu, le Kasaï a été secoué par des violences impliquant miliciens, policiers et soldats.

Alors qu’ils enquêtaient sur ces crimes ainsi que sur les fosses communes dans le Kasaï central,  la Suédo-Chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp, deux membres du groupe d’experts de l’ONU sur la RDC, ont été tués en mars.  Leurs assassins présumés sont jugés depuis le 5 juin 2017 devant la justice militaire au Kasaï. Le procès avait alors été suspendu dans l’attente de l’équipe des Nations unies pour un complément d’enquête.

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Selon le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU, près de 31 000 Congolais ont tenté de se réfugier en Angola. Dans son dernier rapport daté d’octobre 2017, l’ONG Médecins sans frontières, qui cite le Conseil régional des organisations non gouvernementales de développement, évalue le bilan humain dans la région à plus de 5 000 morts au cours des douze derniers mois et plus de 80 fosses communes découvertes.

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