Pourquoi Katebe Katoto, demi-frère de Katumbi, rentre définitivement en RDC

Quarante-huit heures après son arrivée à Kinshasa, Raphaël Katebe Katoto, le demi-frère de l’opposant Moïse Katumbi, a indiqué mardi à Jeune Afrique qu’il s’agissait cette fois-ci d’un retour définitif dans son pays. Pourquoi maintenant ?

Raphaël Katebe Katoto, demi-frère de l’opposant Moïse Katumbi, le 21 octobre 2005 à Bruxelles. © Thierry Charlier/AP/Sipa

Raphaël Katebe Katoto, demi-frère de l’opposant Moïse Katumbi, le 21 octobre 2005 à Bruxelles. © Thierry Charlier/AP/Sipa

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Publié le 12 décembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Moïse Katumbi, à Paris en juillet 2016 © Vincent Fournier/JA
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RDC : le dilemme de Moïse Katumbi

L’opposant est face à un choix : rester à Bruxelles ou retourner au pays, quitte à se mettre en danger.

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« Je rentre m’installer dans mon pays. » Après trois allers-retours entre la Belgique et la RDC cette année – en février, avril et septembre -, facilités notamment par des pourparlers politiques entre le camp du président Joseph Kabila et l’opposition, Raphaël Katebe Katoto a confirmé, mardi 12 décembre à Jeune Afrique, que son quatrième voyage était « définitif ». Son avion, en provenance de Bruxelles, a atterri dimanche à Kinshasa.

D’après nos informations, une fois ses valises posées dans la capitale congolaise, Katete Katoto est allé d’abord se reposer dans un ranch dans la banlieue kinoise avant de commencer à recevoir le lendemain ses premiers invités au 21e étage du Fleuve Congo Hôtel à La Gombe, le quartier huppé de la ville.

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Des sources gouvernementales indiquent qu’il est « pris en charge » par l’État. Ce qui ne surprend pas son « ami de longue date » Tryphon Kin-Kiey Mulumba. « Katebe Katoto est un notable de l’opposition dont la plateforme participe aux institutions et dont la sécurité doit être assurée par l’État », explique l’ancien ministre.

Katebe Katoto nouvelle formule

Toujours est-il que Katebe Katoto s’est beaucoup rapproché du régime de Kinshasa depuis le décès à Bruxelles en février de l’opposant historique Étienne Tshisekedi dont il était très proche.

Un virage à 180 degrés, qui le positionne aujourd’hui dans le camp adverse à celui de son demi-frère Moïse Katumbi, candidat déclaré à la présidentielle. Révolues ses diatribes contre le pouvoir de Joseph Kabila qu’il accusait dans une interview accordée à JA en 2016 d’avoir « fabriqué de toutes pièces » une affaire de spoliation d’immeuble pour « fragiliser » Katumbi, un « concurrent politique » qui, disait-il, « fait peur au camp de Kabila ».

Depuis son exil, Katumbi a été condamné à trois ans de prison ferme dans ce litige immobilier. Katebe Katoto qui affirmait encore il y a une année être le propriétaire de l’immeuble querellé et que son demi-frère n’avait rien à voir dans le dossier, botte désormais en touche. « Il faut laisser la justice faire son travail », élague-t-il.

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Les « maisons sociales » de Katebe Katoto ?

A-t-il obtenu des garanties de Kinshasa pour revenir s’installer définitivement au pays ? Car c’est depuis 2002, à la suite d’une affaire de meurtre contre un ressortissant grec, que Katebe Katoto avait quitté la RDC pour Bruges, en Belgique.

« La Cour suprême m’a blanchi en 2005, s’empresse-t-il de réagir. Je n’avais pas donc pas besoin de garanties particuliers pour rentrer chez moi. » D’autant qu’il se considère « membre du comité des sages » de la dissidence du Rassemblement de l’opposition dont sont issus le Premier ministre Bruno Tshibala et le président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA) Joseph Olenghankoy.

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D’ailleurs, pour Katebe Katoto, « il n’y a qu’un seul Rassemblement de l’opposition : celui qui détient des actes notariés, est reconnu par l’État ». Pourtant, début mars, l’Alternance pour la République (AR), regroupement politique auquel il appartenait, l’avait radié, lui faisant perdre par conséquent son statut au sein du Rassemblement. Une décision que l’intéressé a toujours rejeté.

Qu’à cela ne tienne, pour sa nouvelle vie à Kinshasa, Katebe Katoto entend « apporter [sa] modeste contribution à la reconstruction » de la RDC. Il dit avoir signé en septembre un contrat dans ce sens avec le gouvernement congolais, « particulièrement avec le ministère en charge de l’Urbanisme et de l’Habitat ».

Objectif : « construire des maisons sociales » dans le pays. Un premier site de 500 hectares lui a été confié « en face de l’aéroport de N’Djili », indique-t-il, et le démarrage des travaux est prévu pour janvier 2018.

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