Aérien : offensive de charme pour ATR à Ouaga
Après Bamako et Accra, le constructeur franco-italien ATR a atterri à Ouagadougou pour une opération séduction. Objectif : promouvoir ses avions ATR-72 600 auprès des autorités qui désirent renforcer la flotte de la compagnie Air Burkina.
Le vol VS d’ATR s’est posé sans encombre, mercredi 13 décembre, sur le tarmac de l’aéroport international de Ouagadougou. Ce vol accueillait à son bord une guest-star, le ministre burkinabè des Transports, Souleymane Soulama, et une trentaine de passagers minutieusement choisis par les équipes du constructeur d’avions basé à Toulouse.
Alors que la compagnie nationale Air Burkina élabore un business-plan qui prévoit, en cas de feu vert de l’exécutif, l’acquisition de deux avions en vue d’ouvrir de nouvelles routes, les constructeurs comme Boeing, Airbus ou encore Embraer se bousculent au portillon pour promouvoir leurs offres.
ATR en classe affaires
Fin septembre, le canadien Bombardier avait mené une opération de promotion auprès des autorités burkinabè pour vanter les mérites de ses avions Q400 de 68 places. Mercredi 13 décembre, c’était donc au tour d’ATR de mener une offensive de charme avec ce vol pour démontrer l’efficacité de ses avions – le constructeur européen a déjà séduit Air Sénégal, qui se prépare à débloquer quelques 60 millions de dollars pour acquérir deux appareils.
Ce vol d’environ une heure à bord de l’avion turbopropulseur ATR-72 600 de 70 sièges, parti de l’aéroport de Ouagadougou pour planer autour de la piste d’atterrissage de Ouahigouya dans le nord avant de regagner la capitale, vise à prouver que ce type d’appareil s’adapte parfaitement au transport aérien de courte distance.
L’équipe du constructeur, conduite par Dominique Dumas, vice-président commercial pour l’Afrique et le Moyen-Orient, avait mis les petits plats dans les grands : un avion estampillé Air Sénégal, des hôtesses tout sourire, des sièges spacieux et confortables. Tout a été mis en œuvre pour promouvoir les atouts de l’ATR 72 600.
Le gouvernement devra trancher
L’appareil a fait bonne impression auprès des passagers. « Impeccable. C’est un avion pratique. Nous avons prévu d’acquérir deux avions à hélices », a brièvement commenté le ministre Soulama qui a assisté au décollage dans la cabine de pilotage. « C’était un vol confortable avec moins de bruit. On a rejoint Ouahigouya en un temps record », a apprécié François Ibrango, l’un des passagers.
Mais rien n’est gagné pour ATR. L’opérateur devra patienter le temps que le gouvernement tranche selon un scénario en trois points que la direction d’Air Burkina lui soumettra.
Si le constructeur espère convaincre grâce à sa souplesse opérationnelle et aux gains en carburant que permettent ses moteurs haute technologie (moins 40 % par rapport à un Jet, assure l’entreprise), un observateur avisé souligne un coût non négligeable pour la maintenance.
Air Burkina cherche des vents porteurs
La doyenne des compagnies aériennes d’Afrique de l’Ouest, qui souffle ses 50 bougies cette année, est engagée dans un plan de restructuration pour se donner un bol d’air après le départ de son capital du fonds Aga Khan pour le développement.
Détenu par le consortium d’entreprises Leonardo et Airbus à parts égales, ATR revendique 1 500 appareils vendus à plus de 200 opérateurs dans 100 pays. L’an dernier, le groupe aux 1 300 employés a atteint le cap de 1, 8 milliard de dollars de chiffre d’affaires.
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