Mode : Selly Raby Kane ouvre son premier show-room à Dakar

La styliste sénégalaise a choisi le quartier de Sacré Cœur III pour installer le tout premier espace dédié à sa marque, SRK, ainsi que ses activités artistiques connexes.

La styliste sénégalaise Selly Raby Kane dans son show-room à Dakar. © Hussein Ezzedine

La styliste sénégalaise Selly Raby Kane dans son show-room à Dakar. © Hussein Ezzedine

KATIA TOURE_perso

Publié le 14 décembre 2017 Lecture : 3 minutes.

Le Dakar de la mode, de l’art alternatif et futuriste continue de vibrer. Et les Sénégalais qui s’y inscrivent vont sans doute entourer la date du 23 décembre dans leur agenda. Ce jour-là, à 20 heures précises (heure de Dakar), la styliste sénégalaise Selly Raby Kane procédera à l’inauguration de son propre show-room situé dans le quartier de Sacré Cœur III.

Il s’agit de la toute première boutique entièrement dédiée à SRK, sa marque de renommée internationale. « Il était important que ce show-room soit situé à Dakar dans la mesure où je m’inspire beaucoup de ma ville. C’est aussi le lieu où j’ai mes attaches. Quoi de plus naturel que d’y développer mon entreprise », affirme cette modeuse éclectique.

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De l’hommage à Joe Ouakam à « PICHKARI »

Dans ce show-room, seront essentiellement proposées à la vente les pièces estampillées SRK, mais aussi quelques modèles de créateurs avec lesquels elle a collaboré. Aussi, aux côtés des intemporels que sont les bombers, kimonos, t-shirts ou accessoires (à des prix compris entre 12 000 et 50 000 F CFA), on retrouvera aussi les modèles de la collection-hommage à feu l’artiste Joe Ouakam, 17, rue Jules Ferry, du nom de l’adresse de son ancienne cour, aujourd’hui détruite (automne-hiver 2017). « À Dakar, nous, jeunes créateurs, sommes tous des héritiers de Joe Ouakam », glisse Selly Raby Kane, un brin nostalgique.

En fonction de son portefeuille, tout le monde peut trouver son bonheur

On retrouvera également sa toute dernière collection intitulée PICHKARI (Printemps-Été 2018). Le tout pour des prix allant de 65 000 à 150 000 FCFA environ, voire plus. Mot d’ordre pour la créatrice à l’imagination débordante : « En fonction de son portefeuille, tout le monde peut trouver son bonheur. Je proposerai aussi divers objets, quelques pièces inédites et des produits dérivés comme des posters signés en collaboration avec divers artistes ».

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« Mus Du Tux » : futurisme et fantastique

À l’occasion de la prochaine Biennale de Dakar (du 3 mai au 2 juin 2018), l’iconoclaste styliste inaugurera le rooftop de son show-room. Un espace avec vue sur la ville dénommé « Mus Du Tux », composé de son propre studio de création agrémenté d’un atelier ouverts aux artistes de tous bords. Arts plastiques, performances visuelles, sessions musicales… Voilà donc ce à quoi donnera lieu le niveau supérieur de la boutique. « Les prototypes et prochaines collections y seront produits. Cet espace recevra aussi différents artistes en résidence pour travailler sur leurs œuvres ».

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« Les chats ne fument pas », c’est ce que signifie « Mus Du Tux » en français. « C’est une sorte de mise en garde que je qualifierai d’urbaine. Soit une façon d’expliquer que les artistes créeront dans ce studio des œuvres étranges qui ont trait au futurisme et au fantastique », explique celle qui allie justement ces deux dimensions dans son travail. « Je délimite une zone de danger potentiel au sein de laquelle les visiteurs, curieux, sont invités à leurs risques et périls ». Et pour cause, le rooftop accueillera des insectes géants, un gigantesque robot sculpté, des objets non identifiés en polystyrène, entres autres œuvres insolites.

Pour moi, il s’agit d’un espace de convergence artistique

Actuellement, elle travaille, dans ce studio, sur un projet qui sera présenté dans le cadre de la Biennale de Dakar. Le rooftop accueillera aussi une exposition au cours de la fameuse manifestation dakaroise d’art contemporain. « Pour moi, il s’agit d’un espace de convergence artistique. »

Attachement à l’urbanisme dakarois

Dans une ville comme Dakar, que recouvre une griffe telle que SRK ? « L’attachement à l’urbanisme dakarois », répond la jeune femme. « Les collections retracent les humeurs de la ville. Chacune d’entre elles reflète la période à laquelle elle a été créée. Je pense notamment à « Alien Cartoon » qui interrogeait notre devenir, et démontrait ce besoin de projeter Dakar dans le futur.»

Selly Raby Kane vient de remporter le prix CNN des innovations africaines qui changent le monde pour son court-métrage en réalité virtuelle, « The Other Dakar – Hommage à la mythologie sénégalaise». Ce dernier a d’ailleurs été projeté, le 8 décembre, au Goethe Institut de Dakar après une tournée dans plusieurs pays (Afrique du Sud, Canada, République Démocratique du Congo, etc.).

Le film, tourné en 2016, a aussi été présenté cette année, en avant-première, au Festival du film de Tribeca à New York. De quoi renforcer la renommée dont jouit cette spécialiste de pièces non identifiées depuis 2012. « Je suis heureuse d’avoir pu m’inscrire, jusqu’ici, dans deux domaines qui me tiennent profondément à cœur : la mode et la création visuelle.  Mais j’ai encore envie de réaliser d’autres choses ». Comme l’ouverture de prochains show-rooms du même type sur le continent voire au-delà ? « La réflexion est en cours».

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