Maroc – France : quand Mustapha Adib tente de pénétrer dans la chambre du général Bennani…

Le 18 juin, l’ex-capitaine des Forces armées royales a tenté de pénétrer dans une chambre du Val-de-Grâce où se trouvait le général Abdelaziz Bennani. Et ce n’était pas pour lui offrir des roses…

L’ex-capitaine Mustapha Adib, à Paris, en septembre 2012. © Ava du Parc

L’ex-capitaine Mustapha Adib, à Paris, en septembre 2012. © Ava du Parc

Publié le 23 juin 2014 Lecture : 2 minutes.

"On s’en serait bien passé", dit-on au Quai d’Orsay à propos du dernier incident en date dans le climat déjà tendu des relations franco-marocaines. Le 18 juin, Mustapha Adib, ex-capitaine des Forces armées royales (FAR) et opposant notoire depuis son séjour en prison au début des années 2000 – il vit depuis en France -, est parvenu à s’introduire jusqu’à la porte de la chambre de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, à Paris, où se trouvait depuis une quinzaine de jours le général Abdelaziz Bennani, 78 ans, inspecteur général des FAR et commandant de la zone Sud.

Adib, qui avait en mains une orchidée (fleur mortuaire), une lettre d’insultes en arabe qu’il comptait remettre en mains propres à son destinataire – traité de "nain", de "rat", de "lâche" et de "criminel" -, ainsi qu’une caméra pour filmer son exploit, a été refoulé in extremis par une nièce et un médecin marocain du malade, qui l’avaient reconnu.

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Plainte contre Abid

Forte émotion à Rabat, où Charles Fries, l’ambassadeur de France, a été aussitôt convoqué par le patron des services extérieurs, Yassine Mansouri. Question : comment Adib, connu pour son activisme incontrôlable, a-t-il pu pénétrer sans encombre dans un hôpital relevant du ministère de la Défense ?

"Le Val de Grâce est un hôpital ouvert, dont les chambres ne sont sécurisées qu’à la demande des patients et de leurs familles. Or le général Bennani n’avait pas formulé une telle requête", répond-on dans l’entourage du ministre Jean-Yves Le Drian. Face aux protestations marocaines relayées par le Premier ministre Abdelilah Benkirane en personne, qui estime que la protection du général aurait dû être assurée de façon automatique, Paris a bien dû prendre l’affaire au sérieux. Selon nos informations, le fils du général Bennani, présent sur les lieux, a été auditionné par les gendarmes dépêchés sur place et le Val-de-Grâce a déposé plainte contre Adib pour intrusion avec l’intention de nuire.

L’ex-capitaine a d’ailleurs été entendu le 20 juin par la police dans le cadre de cette affaire. Quant à Bennani, dont la famille a également porté plainte, il est désormais placé sous protection française.

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