Côte d’Ivoire : affrontements entre parents d’élèves et policiers à Korhogo
Des affrontements entre des policiers et des parents d’élèves qui voulaient libérer leurs enfants emprisonnés pour violences se sont produits dans la nuit de du 15 au 16 décembre à Korhogo, au nord de la Côte d’Ivoire.
Dans la nuit du vendredi 15 au samedi 16 décembre, des dizaines de familles d’élèves ont investi le commissariat de Korhogo, au nord de la Côte d’Ivoire, pour tenter de libérer leurs enfants, les policiers ripostant à coup de gaz lacrymogènes sous des volées de pierres.
Une dizaine d’enfants avaient été arrêtés les jours précédents, sur instruction de la ministre de l’Éducation nationale, après avoir lancé des cailloux et des projectiles sur des écoliers et des professeurs pour obliger les écoles à fermer, afin de bénéficier de congés de Noël plus longs (trois semaines au lieu de deux). Plusieurs professeurs et élèves avaient été blessés.
Ces violences, récurrentes chaque année en Côte d’Ivoire, se sont produites cette semaine dans plusieurs villes, notamment dans le nord du pays, où de nombreuses écoles ont dû fermer.
Libérez nos enfants ou on va brûler le commissariat
Vendredi, les familles sont arrivées le soir au commissariat de police de Korhogo pour remettre un repas à leurs enfants écroués. Ils ont ensuite tenter de libérer leurs enfants, pendant que d’autres parents encerclaient le bâtiment, a constaté le correspondant de l’AFP. « Libérez nos enfants ou on va brûler le commissariat », ont-ils menacé.
« Nous reconnaissons que nos enfants ont commis des erreurs, mais de là à les écrouer comme des bandits, nous ne sommes pas d’accord. Nous proposons le dialogue », ont déclaré à l’AFP des parents d’élèves, Karim Traoré et Salifou Doumbi.
Retour au calme
« Depuis ce vendredi matin, ces parents d’enfants arrêtés sont venus d’abord apporter le café à leurs enfants, avant de proférer des menaces en disant qu’ils allaient saccager le commissariat et libérer par la force leurs enfants », a témoigné une source policière sous couvert d’anonymat. « Nous leur avons dit que l’ordre d’arrestation de leurs enfants venait du ministère de l’Éducation nationale, mais ils n’ont pas voulu comprendre. »
Des gendarmes et des militaires sont arrivés rapidement en renfort, lançant des grenades lacrymogènes pour chasser les parents d’élèves, qui ont lancé en retour des projectiles contre les forces de l’ordre, avant de battre en retraite. Le calme était revenu au milieu de la nuit, mais les forces de sécurité verrouillaient la zone, a constaté l’AFP.
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