Libye : pour Haftar, l’accord politique est arrivé à « expiration »

L’accord prévoyait la formation du gouvernement d’union nationale (GNA) pour un mandat d’un an. L’ONU a réaffirmé son soutien à une sortie de crise par un processus politique.

Le président du conseil présidentiel libyen Fayez al-Sarraj (g.) et le commandant de l’armée nationale libyenne Khalifa Haftar, se serrent la main sous le regard d’Emmanuel Macron, président français, à l’issue de la rencontre de ce mardi 25 juillet près de Paris. © Michel Euler/AP/SIPA

Le président du conseil présidentiel libyen Fayez al-Sarraj (g.) et le commandant de l’armée nationale libyenne Khalifa Haftar, se serrent la main sous le regard d’Emmanuel Macron, président français, à l’issue de la rencontre de ce mardi 25 juillet près de Paris. © Michel Euler/AP/SIPA

Publié le 17 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

L’homme fort de l’est libyen, Khalifa Haftar, a estimé dimanche que l’accord politique libyen signé le 17 décembre 2015 au Maroc, a expiré et avec lui le mandat du gouvernement d’union nationale (GNA) appuyé par la communauté internationale. Gouvernement que le maréchal n’a d’ailleurs jamais reconnu.

Le GNA est le fruit de l’accord signé il y a deux ans à Skhirat (Maroc) sous l’égide de l’ONU qui prévoyait un mandat d’un an renouvelable une seule fois. Le Conseil de sécurité de l’ONU a d’ailleurs prévenu jeudi que l‘accord de Skhirat « demeure le seul cadre viable pour mettre fin à la crise politique en Libye », en attendant la tenue d’élection prévue en 2018.

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Le mandat du GNA dirigé par Fayez al-Sarraj expire théoriquement dimanche, même s’il n’a jamais pu obtenir la confiance du Parlement élu, basé dans l’est du pays, et qui appuie le maréchal Khalifa Haftar ainsi qu’un gouvernement parallèle.

« Tournant historique et dangereux »

Dans un discours télévisé, le maréchal Haftar a estimé que la date du 17 décembre marquait « un tournant historique et dangereux » avec « l’expiration de l’accord politique libyen ». « Tous les corps issus de cet accord perdent automatiquement leur légitimité contestée (déjà) dès le premier jour de leur prise de fonction », a-t-il ajouté.

Régulièrement accusé par ses détracteurs de vouloir prendre le pouvoir et instaurer une dictature militaire, il a indiqué avoir été « menacé de mesures internationales fermes » s’il osait prendre des initiatives en dehors du cadre mis en place par la communauté internationale et la mission de l’ONU en Libye.

« Nous annonçons sans équivoque notre obéissance totale au peuple libyen, maître (…) de son destin », a-t-il conclu.

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L’envoyé spécial de l’ONU en Libye Ghassan Salamé a lancé dimanche un appel au calme, assurant dans un communiqué que les Libyens en avaient « marre de la violence » et « considéraient le processus politique comme la seule voie vers la stabilité et l’unité de leur pays ».

« J’exhorte ainsi toutes les parties à écouter leurs voix et à s’abstenir de toute action qui pourrait menacer le processus politique », a-t-il ajouté.

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