Algérie : retour à un calme précaire en Kabylie après des manifestations

Un rassemblement a été dispersé dimanche à Bouira, en Kabylie, tandis que le calme semblait revenu dans les autres localités berbérophones théâtres de récentes manifestations, selon des journalistes et habitants.

Wilaya de Bouira © CC habib kaki/Flickr

Wilaya de Bouira © CC habib kaki/Flickr

Publié le 17 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Des centaines lycéens et étudiants ont manifesté durant une semaine dans plusieurs villes d’Algérie, particulièrement en Kabylie, contre le récent rejet d’un amendement parlementaire qui visait à généraliser l’enseignement à l’école du tamazight, la langue berbère, promue en 2016 langue officielle au côté de l’arabe.

Dimanche matin, plusieurs dizaines de lycéens ont tenté de défiler dans les rues de Bouira, troisième ville de Kabylie, mais ont été rapidement dispersés par les forces de l’ordre, a rapporté un journaliste local à l’AFP.

 La situation est toujours tendue

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« La ville est pratiquement quadrillée par les forces de sécurité », a-t-il ajouté, précisant que de nombreux policiers restaient déployés aux abords de l’université de Bouira, principal foyer de tension, fermée depuis mercredi. « La situation est toujours tendue », a confié un habitant contacté par l’AFP.

En revanche, le calme semblait revenu à Tizi-Ouzou et Béjaïa, selon des habitants des deux principales villes de Kabylie, situées respectivement à 100 et 250 km à l’est d’Alger. « La colère des manifestants semble s’être estompée », a affirmé à l’AFP un employé de la principale université de Tizi-Ouzou.

L’essentiel de la semaine de manifestations s’est déroulée dans le calme mais des heurts entre manifestants et forces de l’ordre avait éclaté mardi à Bouira, conduisant à la fermeture de l’université. Jeudi, une marche d’étudiants avait donné lieu à de nouvelles échauffourées quand la police avait tenté de disperser les manifestants.

Langue officielle depuis 2016

Ces manifestations ont été déclenchées par le rejet d’un amendement à la loi de Finances déposé par le Parti des travailleurs (extrême-gauche, 11 députés), prévoyant « la généralisation de l’enseignement du tamazight dans toutes les écoles publiques et privées » d’Algérie, et son caractère obligatoire.

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Le tamazight a été reconnu langue nationale en 2002, après presque un an de sanglantes émeutes en Kabylie (126 morts), avant d’être consacré langue officielle au côté de l’arabe dans la Constitution adoptée en 2016.

Jusque dans les années 1990, l’État algérien, désireux d’unir le pays autour de l’arabité, a largement nié, voire réprimé, les revendications identitaires et linguistiques de la population berbérophone, qui représente environ un quart de la population algérienne et est majoritairement concentrée en Kabylie.

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Actuellement, le tamazight n’est enseigné que dans 37 départements sur les 48 que compte l’Algérie.

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