La Tunisie étouffe sous ses poubelles
En Tunisie, où la collecte des ordures ménagères est très défaillante, l’été n’aura pas qu’une odeur de vacances…
![À Ettadhamen, un quartier populaire de Tunis, le 3 mai. © Hichem](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2014/06/17/016062014120458000000JA2788p017.jpg)
À Ettadhamen, un quartier populaire de Tunis, le 3 mai. © Hichem
Ce n’est pas vraiment un décor de carte postale… La Tunisie étouffe sous ses poubelles. On ne voit plus qu’elles. Partout, même dans les quartiers huppés, elles débordent devant des passants qui se bouchent le nez, et il arrive qu’elles prennent feu.
Pas moins de 600 000 m3 de déchets et de gravats s’amoncellent, provoquant une catastrophe environnementale telle que les ministères du Tourisme et de la Santé estiment qu’au début d’un été qui s’annonce caniculaire la cote d’alerte est largement dépassée.
En cause, des équipements aux deux tiers en panne et un manque d’encadrement des 11 000 agents municipaux, dont certains, depuis leur titularisation en masse dans la foulée de la révolution de 2011, battent des records d’absentéisme. La faute, aussi, à un certain laisser-aller des Tunisiens, dont les intérieurs sont pourtant très propres.
Toutes les campagnes d’assainissement ont tourné court.
Toutes les campagnes d’assainissement ont tourné court. Quinze jours après une opération de nettoyage de plages de la banlieue nord de Tunis, les tas d’immondices sont réapparus. Pour y faire face, le gouvernement a déployé un corps de police municipale chargé de faire respecter les règles d’hygiène.
La Banque mondiale, la Commission européenne et l’Agence française de développement à la rescousse
Des financements de la Banque mondiale (150 millions d’euros), de la Commission européenne (41 millions) et de l’Agence française de développement (15 millions) devraient venir à la rescousse. Mais ils ne pallieront pas l’absence de sensibilité citoyenne au respect de l’espace public.
"Ce pays est une décharge à ciel ouvert et on s’étonne que les Tunisiens dépriment ?" peste Emna, une dermatologue, qui constate une multiplication des pathologies liées à ce manque d’hygiène.
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