Cameroun : le correspondant de RFI Ahmed Abba condamné en appel à 24 mois de prison

Le tribunal militaire de Yaoundé a réduit ce jeudi en appel la peine d’Ahmed Abba à 24 mois de prison ferme. Accusé d’avoir collaboré avec les jihadistes de Boko Haram, le journaliste de RFI avait été condamné en première instance à 10 ans de prison.

Le correspondant de RFI au Cameroun, Ahmed Abba. © RFI

Le correspondant de RFI au Cameroun, Ahmed Abba. © RFI

Publié le 21 décembre 2017 Lecture : 1 minute.

« Ahmed Abba est libérable », annonce ce jeudi 21 décembre RFI sur son site internet. Condamné en appel à deux ans de prison, le correspondant en langue haoussa de la radio a déjà passé plus de 29 mois derrière les barreaux.

Ahmed Abba avait été arrêté le 30 juillet 2015, alors qu’il travaillait dans la région de l’Extrême-Nord, sévissent les jihadistes de Boko Haram. Accusé d’avoir « collaboré » avec le groupe terroriste, il risquait la peine de mort en vertu d’une loi très controversée de décembre 2014.  

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Un dossier judiciaire « vide »

Le 24 avril dernier, le tribunal l’avait finalement condamné en première instance à 10 ans de prison ferme et une amende d’environ 85 000 euros, pour « non-dénonciation d’un acte terroriste » et « blanchiment du produit d’un acte terroriste ». Ce dernier chef d’accusation a finalement été écarté en appel.

En juillet dernier, le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, avait qualifié le dossier judiciaire de « vide ». « Ahmed Abba n’a rien à faire derrière les barreaux, avait-il alors déclaré dans un communiqué. Ce harcèlement judiciaire reflète la crispation des autorités camerounaises vis-à-vis de la presse sacrifiée sur l’autel de la sécurité et de la lutte contre le terrorisme. »

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