Au Niger pour fêter noël avec les soldats de Barkhane, Macron rencontrera Issoufou
Le président Emmanuel Macron est attendu vendredi en fin de journée au Niger, pour réveillonner avant l’heure avec les soldats français déployés pour lutter contre les groupes jihadistes au Sahel.
Emmanuel Macron sera accueilli en fin d’après-midi par son homologue nigérien Mahamadou Issoufou, qui vient d’annoncer sa décision d’engager des moyens militaires supplémentaires dans la force G5 Sahel, qui monte actuellement en puissance avec l’objectif d’atteindre d’ici mi-2018 5 000 hommes venant des cinq pays partenaires. En marge de cette courte visite aux militaires déployés sur le terrain -traditionnelle pour les présidents français – Emmanuel Macron devrait annoncer, selon l’Élysée, des « projets concrets » de développement, notamment pour scolariser davantage de jeunes filles, l’une des priorités fixées dans son discours à la « jeunesse africaine » prononcé à Ouagadougou en novembre.
Le président français se rendra ensuite directement au bout de la piste de l’aéroport de Niamey, où est implantée la vaste base aérienne projetée de l’armée française. Véritable « hub aérien » de l’opération Barkhane, cette base héberge près de 500 hommes, des avions de chasse Mirage 2000, des appareils de transport et des drones.
C’est par elle que transitent la plupart des 4 000 soldats français disséminés dans les cinq pays couverts par Barkhane (Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso et Mauritanie), une zone six fois grande comme la France.
700 convives
Comme le veut la tradition présidentielle de fin d’année, Emmanuel Macron partagera le dîner avec 700 convives, dont une grande majorité de soldats français, mais aussi une quarantaine de militaires allemands partageant la base. Pour l’occasion, le chef de l’Élysée, Guillaume Gomez, a fait le déplacement jusqu’à Niamey pour se retrouver derrière les fourneaux de la cuisine.
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Aux côtés d’Emmanuel Macron seront également présents la ministre française des Armées, Florence Parly, ainsi que le chef d’État major, le général François Lecointre. Ce dernier a succédé il y a cinq mois au général François Lecointre, qui avait démissionné avec fracas en dénonçant les coupes budgétaires dans les armées.
Une situation contrastée au Sahel
En s’adressant aux militaires, avant le dîner, Emmanuel Macron ne devrait pas évoquer une réduction de l’engagement de Barkhane dans un proche avenir, selon l’Élysée. Pour cause : les responsables militaires et les experts sont partagés sur la situation sécuritaire au Sahel.
D’un côté, les groupes jihadistes ne sont plus en mesure de contrôler des zones entières comme ils le faisaient en 2013 dans le nord du Mali, et « il y a quasiment deux fois moins d’incidents à la frontière entre le Mali et le Niger qu’il y a un an », souligne le colonel Régis Colcombel, adjoint au commandant de Barkhane.
Mais, de l’autre, la menace est plus dispersée et des points chauds sont apparus, comme dans la région du Macina, au sud de Tombouctou, où des milices peules se sont radicalisées face à l’État malien. À cela s’ajoute l’instabilité créée par les trafics de drogue, d’armes ou de migrants, en particulier dans le nord, à la frontière de la Libye avec le Niger ou le Tchad.
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« Le fond du problème n’est pas le terrorisme »
« Le fond du problème n’est pas le terrorisme. C’est le sous-développement, les trafics et l’impact de la croissance de la population. C’est cela qu’il faut résoudre », résume le colonel Colcombel.
Après Gao, Ouagadougou et Abdijan, cette courte visite d’une vingtaine d’heures du président français à Niamey témoigne de la place accordée à la stabilisation du cœur désertique de l’Afrique de l’Ouest. « J’y suis très présent parce que c’est là que se joue une part importante de notre bataille (…) On ne peut pas lutter efficacement contre le terrorisme si on n’a pas une action au Sahel », a expliqué le président français dimanche dernier sur la chaîne de télévision France 2.
En raison de sa position géographique centrale, le Niger est considéré comme un « acteur clé », « un partenaire engagé sur tous les fronts » avec lequel « la France a une relation de confiance particulièrement solide », souligne la présidence française.
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