Mondial 2014 : une sélection algérienne signée « coach Vahid »

Nommé sélectionneur des Fennecs en 2011, Halilhodzic aurait pu jeter l’éponge devant l’immensité de la tâche à accomplir. Il a persévéré… Et revu l’organisation de l’équipe algérienne de fond en comble.

Entraînement de l’équipe algérienne, près de Sao Paulo, le 9 juin. © PHILIPPE DESMAZES / AFP

Entraînement de l’équipe algérienne, près de Sao Paulo, le 9 juin. © PHILIPPE DESMAZES / AFP

Alexis Billebault

Publié le 16 juin 2014 Lecture : 3 minutes.

Viré comme un malpropre de Côte d’Ivoire quelques mois avant la Coupe du monde 2010 – et après avoir qualifié les Éléphants pour la phase finale de la compétition -, Vahid Halilhodzic, 62 ans, n’a jamais pu effacer de sa mémoire cet épisode qu’il a toujours considéré comme une injustice. Après s’être installé sur le banc des Fennecs, en juillet 2011, l’entraîneur bosnien s’était même interrogé, au lendemain du premier rassemblement de sa nouvelle équipe, à Marcoussis (France), sur l’opportunité de poursuivre sa mission avec la sélection algérienne.

"Il s’est vraiment posé la question. Tout était à reconstruire, l’équipe n’avait presque plus aucune chance de se qualifier pour la CAN 2012. Il y avait des privilèges au sein du groupe, certains ne respectaient pas les horaires ou ne justifiaient pas leurs retards… Mais finalement, comme c’est un très gros travailleur, il a décidé de rester", se souvient Cyril Moine, le préparateur physique de l’équipe nationale algérienne.

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Vahid est très exigeant avec les autres, mais surtout avec lui-même

Plutôt que de remettre sa démission à Mohamed Raouraoua, le président de la Fédération algérienne de football, l’ancien international yougoslave s’est donc plongé dans ses dossiers, revoyant l’organisation interne de la sélection de A jusqu’à Z. "Il a simplement mis en place le système qu’on retrouve dans la majorité des clubs européens, poursuit Cyril Moine. Le respect des horaires – un joueur qui arrive en retard doit le justifier et faire en sorte que cela ne se répète pas -, le contrôle de l’alimentation lors des rassemblements – il a par exemple instauré un petit déjeuner commun obligatoire… Il a également fait contrôler la masse graisseuse et le poids de chaque joueur lors de son arrivée."

Ces nouvelles habitudes n’ont pas surpris la majorité des internationaux, qui évoluent essentiellement en Europe, où la plupart d’entre eux ont été formés. "Pour nous, ce sont des choses normales", explique Madjid Bougherra, le capitaine des Fennecs, en fin de contrat à Lekhwiya (Qatar) après avoir joué notamment en Angleterre (Sheffield Wednesday, Charlton) et en Écosse (Glasgow Rangers). "L’organisation interne est plus stricte. Rabah Saadane, avec qui nous avions obtenu la qualification pour le Mondial 2010, laissait davantage le groupe s’autogérer. Vahid est très exigeant avec les autres, mais surtout avec lui-même. À l’entraînement, il vit son truc à fond, il est très pointilleux. Mais en dehors, il est plus relax", s’amuse le défenseur algérien.

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Style de jeu plus offensif

La principale évolution de l’ère Halilhodzic porte sur le choix des hommes et du profil de son équipe. Plusieurs cadres présents en Afrique du Sud en 2010 (dont Karim Matmour et Karim Ziani) ne sont plus appelés depuis longtemps en sélection. Nadir Belhadj a annoncé la fin de sa carrière internationale en sachant que l’entraîneur ne comptait pas sur lui. Et Ryad Boudebouz, même s’il est régulièrement préconvoqué, est finalement systématiquement écarté par les choix tactiques de "coach Vahid" – plutôt que pour avoir fumé la chicha lors de la CAN 2013 en Afrique du Sud.

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"Le style de jeu de la sélection est plus offensif", souligne Bougherra. Et si Halilhodzic retient essentiellement des joueurs évoluant en Europe, il passe une bonne partie de son temps en Algérie. Non seulement pour assister à des matchs de Ligue 1, mais aussi pour organiser régulièrement des stages avec les joueurs locaux au centre technique de Sidi Moussa, à une vingtaine de kilomètres au sud d’Alger.

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