Coton OGM au Burkina : retour sur une expérience ratée
Le Burkina a tenté le coton Bt de Monsanto pour rendre ses cultures plus résistantes face aux parasites. Une dizaines d’années plus tard, l’expérience OGM est un échec dans le pays. Non seulement de nouveaux parasites plus résistants sont apparus dans les champs, mais la qualité du coton a baissé, le rendant plus difficile à écouler. La filière a décidé de revenir aux semences conventionnelles.
Dans un an, plus aucun gramme de coton génétiquement modifié ne devrait être produit au Burkina Faso. L’Association interprofessionnelle du coton au Burkina (AICB) a décidé d’arrêter d’ici la fin 2018 l’utilisation des semences OGM de la firme américaine Monsanto.
Dans les années 1990, le pays a fait face à une invasion de chenilles, ce qui avait fait chuter dramatiquement sa production. L’introduction en 2008 du coton génétiquement modifié Bollgard II (coton Bt) était censée aider à lutter contre les insectes nuisibles.
En 2015, les trois quarts de la production du Burkina Faso étaient du coton génétiquement modifié. Le pays est devenu une vitrine pour la technologie parmi les petits exploitants en Afrique.
Mais une dizaine d’années plus tard, les professionnels du secteur dénoncent les résultats médiocres de la variété. La qualité du coton Burkinabè a diminué, ce qui a entraîné une baisse de son prix. Dans le courant de la saison 2010-2011, la production avait presque doublé. Mais à peine 21% de la récolte atteignait la qualité du coton conventionnel.
Cette année, le pays a enregistré ses pires rendements depuis 22 ans, 333 kilos à l’hectare et perdu sa première place de producteur de coton en Afrique de l’Ouest.
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