Algérie : Dali Benssalah dans un nouveau court-métrage sur le racisme inconscient

Après « Paris, on t’aime aussi ! », Léo Bigiaoui revient avec un nouveau court-métrage, « Je suis une blessure », sorti ce mercredi. Lui qui avait déclaré « Paris, c’est aussi Barbès, La Chapelle et le métro », nous emmène à nouveau dans le Paris sous-terrain, cette fois-ci pour exposer la psychose de la décennie.

Capture d’écran « Je suis une blessure » © Dali Benssalah

Capture d’écran « Je suis une blessure » © Dali Benssalah

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Publié le 28 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Le cadre : le métro parisien, ce lieu de fréquentation quotidien de la population de la capitale. La scène : des voyageurs qui attendent tranquillement l’annonce de leurs stations. Puis, trois hommes montent dans leur wagon, en paraissant avoir des origines maghrébines. C’est là que le récit commence. Un récit sans répliques, pour un résultat glaçant de réalisme. Un choix assumé par le scénariste Antonin Archer qui ne voulait pas que ce film, sorti mercredi 27 décembre, soit « une histoire spécifiquement française », parce qu’elle « peut être vécue et comprise aux quatre coins du monde. »

L’un des trois hommes, qui porte une boîte emballée dans du papier cadeau, n’est autre que le comédien Dali Benssalah. Ce jeune acteur originaire d’Algérie s’est fait connaître dans le clip Territory, du duo français The Blaze, tourné à Alger. Une chanson qui raconte sous un vent d’électro le retour au pays.

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La cible : le délit de faciès

Sorti dans le cadre du Nikon Film Festival, Je suis une blessure, réalisé par Léo Bigiaoui est un court-métrage immersif qui suit l’angoisse d’une femme âgée d’une quarantaine d’années, jouée par Marie Desgranges, après l’entrée de ces trois hommes dans son wagon. À travers l’usage de la caméra portée, le réalisateur arrive à rendre extrêmement contagieux le stress du personnage principal. Puis, par une succession de plans serrés, il traduit en images les pensées de cette passagère qui s’arrête sur chaque détail de son environnement, pour y déceler de potentiels signes d’un attentat qui se prépare.

Le racisme inconscient s’est immiscé dans toutes les têtes

« Nous avons tous vécu une histoire comparable à celle du film », explique le scénariste, « la peur d’un autre dans les transports, la fuite, le soulagement… puis la culpabilité d’avoir commis un délit de faciès. »

En un peu plus de deux minutes, Léo Bigiaoui dévoile cette nouvelle discrimination apparue après les attentats, ce racisme inconscient qui, sans le vouloir, relie la peur à une apparence, aux origines, à une langue… « Le racisme inconscient s’est immiscé dans toutes les têtes, y compris chez les personnes ouvertes d’esprit et ayant des valeurs humanistes », précise Antonin Archer.

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