Burkina Faso : des licences et masters pro en seulement 11 mois à Ouagadougou

Depuis 2006, le Centre de recherche panafricain en management pour le développement (Cerpamad) propose des cours du soir aux professionnels qui veulent obtenir un diplôme professionnel de l’enseignement supérieur. Et 2018 marque un tournant pour l’établissement qui lance des licences et masters professionnels en formule intensive.

Des étudiants du Cerpamad. © DR

Des étudiants du Cerpamad. © DR

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Publié le 27 décembre 2017 Lecture : 2 minutes.

Moumouni Serré n’a pas besoin d’aller chercher très loin sa bonne résolution de 2018. Ce sera de continuer à accueillir des professionnels venus de toute l’Afrique afin qu’ils puissent se former et augmenter leurs compétences sur les métiers juridiques, de la gestion ou encore de la comptabilité. Dans son Centre de recherche panafricain en management pour le développement (Cerpamad), créé en 2003 à Ouagadougou et transformé en école en 2006, le directeur général et son équipe proposent des formations de niveaux Bac+2 à Bac+5. Pour eux et pour ceux qu’ils accueillent, 2018 est une année particulière : pour la première fois, les licences et masters sont accessibles dans un format intensif de 11 mois.

Renforcer les connaissances déjà acquises

Proposer ce type de cursus était une nécessité pour Moumouni Serré. « Avec le temps, nous nous sommes rendu compte que les programmes classiques de deux ou trois ans souffraient d’un déficit d’accompagnement. Ils sont trop longs et les étudiants qui occupent un emploi en parallèle finissent par décrocher et ne pas aller jusqu’à la soutenance », explique-t-il. Désormais, les cours ont lieu du lundi au vendredi de 16 heures à 19 heures 30. Ils sont dispensés pendant cinq mois par des professeurs et des praticiens venus du monde entier. Le reste est réservé à la préparation et la rédaction d’un mémoire.

Nous nous engageons à participer à la moitié ou la totalité des coûts pour les majors de promotion, en fonction de leurs performances

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Destinés à des professionnels, les formations du Cerpamad mettent l’accent sur la théorie, la pratique et surtout l’accompagnement, le but étant de renforcer des connaissances souvent acquises sur le tas et non à travers l’enseignement supérieur. « J’ai fait plusieurs visites de cabinets de conseils en fiscalité lorsque j’étais au Cerpamad. On nous demandait de rédiger un rapport par la suite, se rappelle Mahatmat Abatcha Abbakachi, un Tchadien diplômé en 2013 de la licence en fiscalité appliquée, devenu comptable au Burkina Faso. Les professeurs sont disponibles, même hors des cours, on peut les appeler lorsqu’on ne comprend pas quelques choses », précise-t-il.

Accompagnement financier

Lui n’a bénéficié d’aucune subvention pour financer ses études. Pourtant, elles existent, tout comme les facilités de paiement : « Nous proposons un règlement en dix mensualités avec une part à payer tout de suite. Certains étudiants passent des concours pour obtenir des bourses d’État. Et nous nous engageons à participer à la moitié ou la totalité des coûts pour les majors de promotion, en fonction de leurs performances », explique Ampinouor Kambou, secrétaire académique adjoint en charge des programmes au Cerpamad.

Il faut compter 1 480 000 FCFA pour un master, et 830 000 FCFA pour une licence. Le prix est le même pour les étudiants étrangers, qui sont aussi accompagnés pour trouver un logement : « Nous nous occupons de chercher des logements pour les arrivants et nous les recommandons auprès de propriétaires », souligne Moumouni Serré.

Si la plupart des diplômes du Cerpamad sont reconnus par l’État burkinabè, seule la licence professionnelle en techniques comptables et financières est reconnue par le Conseil africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), organe interétatique qui certifie le niveau des diplômes de 17 pays d’Afrique francophone. Mais Moumouni Serré l’assure, la plupart des étudiants passés par son établissement ont évolué rapidement : « Un bon nombre travaillent dans des institutions publiques comme les ministères ou dans des cabinets de conseil. Il y en a même qui se sont installés à leur compte ».

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