Raffaele Poli : « Pour la Fifa, les casseroles s’accumulent »
Pour le sociologue suisse, directeur et cofondateur de l’Observatoire du football du Centre international d’étude du sport, l’hypothèse d’un nouveau vote pour la « réattribution » du Mondial 2022 prend de plus en plus d’épaisseur.
Raffaele Poli : « Si les faits sont avérés, il sera très difficile d’éviter un nouveau vote ». © DR
jeune afrique : Que pensez-vous des révélations du Sunday Times ?
Raffaele poli : Attendons les preuves, ainsi que les conclusions du rapport de Michael J. Garcia. Si les faits sont avérés, il sera très difficile d’éviter un nouveau vote pour la réattribution de la Coupe du monde 2022. Dans tous les cas, il est vrai que, pour la Fifa, les casseroles s’accumulent. Cette affaire prend de l’ampleur et l’image de l’organisation est sérieusement écornée. Si des preuves irréfutables sont apportées, des décisions importantes devront être prises.
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Parmi les nombreuses personnalités mises en cause, nombreux sont les Africains soupçonnés d’avoir touché des pots-de-vin pour donner leur voix au Qatar…
Dans ce milieu, la corruption peut toucher n’importe qui. Mais l’Afrique reste un terreau fertile. À certains niveaux, ces pratiques sont même institutionnalisées. Quoi qu’il en soit, il va falloir déterminer si Bin Hammam est bien à l’origine de ces rétributions, et établir la nature de ses liens avec les dirigeants de fédérations cités.
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Michel Platini, le président de l’UEFA, est lui aussi soupçonné d’avoir été "acheté"…
Sincèrement, je serais très surpris d’apprendre qu’il a été corrompu. Ce n’est pas parce qu’il a voté pour le Qatar qu’il faut tirer une telle conclusion.
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Propos recueillis à Genève par Alexis Billebault
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