Tunisie : Slim Riahi démissionne de la présidence de l’UPL
En annonçant ce jeudi sa démission de la présidence de l’Union patriotique libre, l’homme d’affaires controversé boucle une année 2017 houleuse et laisse la formation face à un avenir incertain.
« Slim Riahi a présenté sa démission lors de la réunion du bureau politique ce 28 décembre, sans nous donner plus d’explications ». C’est par cette phrase laconique qu’un membre de l’Union patriotique libre (UPL) a annoncé à Jeune Afrique la démission de son chef. Celui qui a fondé ce parti libéral en mai 2011 a donc jeté l’éponge. Homme d’affaires controversé en raison des soupçons qui pèsent sur l’origine de sa fortune, il avait également présidé le Club Africain (CA) de 2012 à l’été 2017.
L’ensemble des cadres de l’UPL étaient réunis, ce vendredi 29 décembre, dans le quartier du Lac, à Tunis, pour trouver une solution à cette crise. Samira Chaouchi, jusque-là vice-présidente du parti, en prend la présidence jusqu’à la tenue du prochain Congrès national.
Née en 1971 à Hammam-Lif, Samira Chaouchi est juriste de formation. Ancienne élue à la Chambre des députés avant la révolution, sous l’étiquette du Parti de l’unité populaire, d’obédience panarabe, elle assure le rôle de porte-parole de l’UPL depuis 2015.
Les cadres « refusent unanimement » son départ
Le parti est-il en crise ? En août 2016, l’UPL, qui compte douze élus à l’ARP, avait quitté le gouvernement. Aujourd’hui, il retend la main à la majorité et propose de revenir aux manettes. Mais Slim Riahi, qui évoluait entre politique, business et sport, quitte à mélanger les registres, semblait être le principal bailleur de fonds du mouvement. Dont les cadres, d’ailleurs, « refusent unanimement le départ », confie encore notre source à l’UPL.
Sans les ressources et l’entregent de Riahi, le parti, arrivé troisième aux législatives de 2014, pourrait se voir profondément affaibli. Du côté de l’UPL, on cache son inquiétude et on en appelle à la patience. Un communiqué devrait être émis dans la soirée du 29 décembre.
L’année de tous les dangers
Mais il n’y a pas que l’avenir de l’UPL qui soit entouré d’interrogations. Riahi lui-même vient de conclure une année 2017 pour le moins tourmentée. En juin dernier, la justice tunisienne gelait ses avoirs. Le quadragénaire est soupçonné de « corruption et blanchiment d’argent ».
Il avait alors dans la foulée annoncé sa démission du Club Africain, important club tunisois dont la gestion par Riahi a interrogé à plusieurs reprises les supporters. Hier très influent, Riahi semble aujourd’hui très isolé.
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